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La gestion de trésorerie change de tempo

Créé le

19.12.2023

-

Mis à jour le

21.12.2023

Si les entreprises françaises disposent d’atouts, les défis de 2023-2024 sont nombreux : hausse des coûts de financement, difficultés de recrutement, objectifs de décarbonation, etc. L’association française des trésoriers d’entreprises (AFTE) se prépare ainsi à une nouvelle vague caractérisée notamment par l’inflation, la hausse des taux et un resserrement de l’accès aux financements.

À ce stade, il n’y a pas péril en la demeure. Sur un an, le nombre de défaillances d’entreprises françaises continue de croître, à 54 075 fin novembre 2023, mais il reste « sensiblement inférieur au niveau moyen enregistré sur la période 2010-2019 (59 342), avant la pandémie de Covid-19 », précise la Banque de France dans le Stat info publié le 13 décembre.
Il y a donc un rattrapage, dans tous les secteurs (mais de manière hétérogène) et toutes les tailles d’entreprises, par rapport à la période de la crise sanitaire durant laquelle le soutien public des trésoreries a permis d’éviter la cessation des paiements. Néanmoins, ces agents économiques montrent leur résistance malgré une succession de chocs majeurs : la crise sanitaire en 2020, puis la hausse des prix de l’énergie entamée en 2021 et amplifiée par l’invasion de l’Ukraine en 2022, énumère la Banque de France dans son bulletin sur la situation financière des entreprises en 2022. En résumé, la valeur ajoutée a progressé sensiblement malgré la hausse du prix des intrants et les fonds propres
se sont renforcés, tandis que la trésorerie s’est érodée tout en restant « à des niveaux élevés » et les capacités de remboursement restaient « également préservées à fin 2022 ».

L’optimisme n’est pas de rigueur. « À plus long terme, les entreprises s’attendent à une diminution de la disponibilité de l’ensemble des sources de financement externe, et en particulier des prêts bancaires, relève la Banque Centrale Européenne dans son enquête sur l’accès au financement des entreprises de la zone euro. Cela suggère qu’une partie de la transmission de la politique monétaire aux conditions de financement des entreprises ne s’est pas encore fait sentir. » En France, « l’indicateur d’incertitude demeure supérieur à son niveau pré-Covid dans le bâtiment. La situation de trésorerie est inchangée dans l’industrie et dans les services, mais à des niveaux toujours jugés dégradés », pointe l’enquête de conjoncture du début décembre 2023 publié par la Banque de France.

Dans son dernier Baromètre « Trésorerie, Investissement et Croissance des PME », Rexecode constate que les dirigeants de PME et TPE faisaient part durant la deuxième quinzaine d’octobre « d’une dégradation de la situation de leur trésorerie, passée, actuelle ou future. Alors que les délais de paiement des clients sont jugés au plus haut et que la facture énergétique a augmenté, l’accès au crédit se fait moins aisé, tant pour financer l’exploitation courante que les investissements ».

Les chiffres de la Banque de France montrent en effet
une moindre croissance du crédit bancaire : +2,1 % en glissement annuel à la fin octobre, contre +2,9 % fin septembre. Cette décélération est plus marquée pour
les grandes entreprises que pour les PME et ETI, constate
la Banque de France. Le coût des crédits bancaires (aux sociétés non financières), quant à lui, progresse (4,76 %, après 4,56 % en septembre), quelle que soit la taille des entreprises. Les crédits de trésorerie sont pour l’heure toujours plus orientés à la baisse : -7,3 % après -5,3 %
en septembre, en particulier pour les grandes entreprises.
En parallèle, le financement sous forme de titres de dette se redresse à nouveau : +1,7 % en octobre en glissement annuel, après +0,7 % en septembre, pour un coût quasiment stable (4,32 %, après 4,37 % en septembre).

La source de financement à court et à moyen termes utilisée par les entreprises industrielles et commerciales
ne s’est pas asséchée. Sur les marchés, tant que le refinancement est possible, les dettes roulent.

$!La gestion de trésorerie change de tempo

« L’affacturage renforce sa place de première source de financement court terme des entreprises, devant le découvert bancaire. »

Philippe Mutin, directeur général de FactoFrance et président de la Commission affacturage de l’Association française des sociétés financières (ASF) (Revue Banque n° 877, février 2023)

À retrouver dans la revue
Revue Banque Nº887-888
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