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Vers un monde multipolaire

Créé le

22.04.2013

-

Mis à jour le

26.06.2014

Le secteur bancaire participe lui aussi à la construction d’un monde multipolaire dans lequel les BRICS et d’autres pays encore « émergents », la Turquie par exemple, prennent petit à petit le statut de puissance mondiale. D’ores et déjà, quatre banques chinoises, deux brésiliennes et une russe figurent dans le Top 20 des plus grandes capitalisations bancaires. Ces établissements se lancent dans des acquisitions hors de leurs frontières, principalement dans les pays voisins où le potentiel de croissance est plus élevé que dans les économies européennes ou d’Amérique du Nord déjà très matures. Peu gênés par la concurrence des banques occidentales, occupées à gérer la crise financière, ils créent ainsi un flux d’investissement sud-sud, à la place du traditionnel trend nord-sud. Le dossier de ce mois fait le point sur ces nouveaux hubs financiers encore régionaux, pour l’instant…

 

Euronext cherche des actionnaires : en effet, elle pourrait être cotée dès 2014, remise sur le marché par ICE (le Mois en revue, p. 6). Rappelons que cette dernière s’est portée acquéreur du groupe Nyse Euronext mais ne souhaite en conserver que le Liffe, son activité de produits dérivés. Pour éviter que cet ultime avatar ne marginalise la Place financière parisienne, un risque réel que souligne Catherine Karyotis (Reims Management School), et maintenir en France un accès pour les entreprises aux financements de marché, les pouvoirs publics français essaient de constituer un noyau dur d’actionnaires : qui entendra l’appel ?

 

La banque de détail est considérée comme une source stable de revenus dans le modèle de banque universelle, par opposition à ceux issus des activités de marché plus volatiles. Mais cette stabilité n’exclut pas une évolution sensible des réseaux, comme l’analyse Jean Bouvier (Equinox Consulting) : une majorité de dirigeants de banques en Europe estiment que « les revenus générés par les agences ne permettront plus d’en assumer les charges opérationnelles ». Il faut désormais compter avec la concurrence des canaux de distribution à distance… et repenser le contrat social avec les chargés de clientèle.

 

UBS a fait plus d’une fois les titres de presse ces derniers mois, pas vraiment de façon positive : évasion fiscale, fraude de trading, affaire du Libor... Aujourd’hui, la banque suisse poursuit une restructuration drastique de ses activités, également sensible en France où une réduction d’effectifs de 22 postes vient d’être annoncée. Et Jean-Frédéric de Leusse, président d’UBS en France, veut aller de l’avant : « UBS apparaît à mes yeux comme une banque de “l’après-crise”, elle a opéré les choix stratégiques de redéploiement sur son cœur de métier, la banque privée, dans lequel elle est leader mondial… ». Il détaille dans Revue Banque les conséquences de ces choix sur l’activité de l’établissement dans l’Hexagone.

À retrouver dans la revue
Revue Banque Nº760