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Vers un encadrement des CDS souverains

Créé le

17.03.2011

-

Mis à jour le

30.03.2011

Le 18 mai 2010, la Bafin – ​le régulateur de marché allemand – annonçait l’interdiction d’acheter des CDS nus sur la dette souveraine européenne. Une interdiction toute théorique puisqu’elle ne s’appliquait qu’aux transactions réalisées en Allemagne.·Cette décision a conduit la Commission européenne, sous la pression de l’Allemagne et de la France, à proposer un projet de règlement visant à encadrer les ventes à découvert et l’utilisation des CDS souverains à nu. Le texte est aujourd’hui en discussion au Parlement et au Conseil. D'ores et déjà, la ​Commission économique et monétaire du Parlement a voté le 7 mars dernier à une large majorité en faveur de l'interdiction des CDS non couverts.

Certes, la spéculation autour des dettes souveraines, et notamment des CDS, ​n'est pas responsable des déficits publics mais elle contribue à aggraver les problèmes. La spéculation sur les CDS renforce le caractère autoréférentiel des marchés. Le cours du CDS monte, ce qui indique que le risque augmente, et incite les autres intervenants à se couvrir et donc à augmenter encore le prix du CDS. Un rôle moteur des CDS dans les périodes de turbulence, que semblent confirmer les résultats empiriques obtenus par Virginie Courdert et Mathieu Gex [1] . Au final, la spéculation fait augmenter le taux d'intérêt auquel les États se financent, ce qui aggrave les problèmes budgétaires, transformant le pari initial en prophétie auto réalisatrice. Une mécanique infernale qu’il est de la responsabilité de l’Europe d’enrayer sans pour autant empêcher ceux qui financent les États de couvrir le risque associé.

1 « Marché des CDS et marché obligataire : qui dirige l’autre ? », Revue de stabilité financière, juillet 2010.

À retrouver dans la revue
Revue Banque Nº735
Notes :
1 « Marché des CDS et marché obligataire : qui dirige l’autre ? », Revue de stabilité financière, juillet 2010.