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L'actualité des M&A bancaires

L’union fait la force

Créé le

26.07.2018

-

Mis à jour le

05.09.2018

CYBG va prendre le contrôle de la filiale bancaire du groupe de Richard Branson, Virgin Money. Face au retour en force des quatres géants bancaires britanniques, les « challenger banks » sont obligées de bouger pour survivre.

Après plusieurs semaines de discussions, les conseils d’administration de CYBG et de Virgin Money sont tombés d’accord le 18 juin dernier sur une offre qui valorise l’intégralité du capital de la filiale bancaire du groupe Virgin à environ 1,7 milliard de livres (v. Encadré 1).

Début mai, CYBG avait présenté une première offre, jugée alors insuffisante, qui valorisait Virgin Money autour de 1,6 milliard de livres. Basé à Glasgow, CYBG est l’actuel propriétaire de Clydesdale et de Yorkshire Bank.

Sous réserve de validation de cette OPA par les actionnaires des deux groupes, ceux de la cible recevront 1,2125 action CYBG par titre Virgin Money et détiendront environ 38 % du nouvel ensemble à l’issue de la transaction.

Au-delà de la rationalité financière de l’opération liée notamment aux importantes synergies de coût escomptées, ce rapprochement fait surtout sens d’un point de vue stratégique dans la mesure où il combinera les points forts de CYBG avec ceux de Virgin Money, à commencer par la forte notoriété de la marque (V. Encadré 2).

En outre, les deux partenaires vont se hisser au sixième rang des banques britanniques avec plus de 80 milliards de livres d’actifs, creusant ainsi l’écart avec les nombreux établissements bancaires de petite taille – dénommés « challengers banks » – apparus sur le marché de la banque de détail après la crise financière (Tesco, Metro, OneSavings Bank…). Ce nouveau groupe affichera également 6 millions de clients et 250 agences, juste derrière les quatre poids lourds nationaux que sont Barclays, Royal Bank of Scotland, Lloyds Banking Group et HSBC.

Il est à noter qu’il s’agit de la plus importante fusion-acquisition annoncée dans le secteur bancaire britannique depuis 2008. Dès lors, cette opération pourrait donner le signal d’un mouvement de consolidation plus vaste attendu de longue date au sein des « challenger banks » afin de faire face aux nombreux défis actuels au Royaume-Uni : Brexit, ralentissement économique, coûts de refinancement en hausse, concurrence plus intense…

Longtemps occupées à se refaire une santé, les quatre grandes banques britanniques commencent aujourd’hui à récolter les fruits de leurs lourdes restructurations et pourraient donc ne pas rester immobiles face aux mouvements stratégiques en cours et à venir.


Achevé de rédiger le 25 juillet 2018

À retrouver dans la revue
Revue Banque Nº823