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Une crise sans précédent

Créé le

25.03.2020

Pas moins de 750 millliards  d'euros débloqués par la  BCE, 300 milliards d’euros de prêts bancaires garantis par l’État, création de fonds de solidarité, assouplissements réglementaires, accélération des procédures de négociation et d’octroi, reports d’échéances et rééchelonnement de crédits, rehaussements de garantie… C’est une avalanche de mesures qui ont été décidées en urgence pour venir en soutien à l’économie et aux entreprises dont l’activité est affectée par la pandémie de Covid-19 et les mesures de confinement de la population. Sébastien Raspiller, de la Direction générale du Trésor, a souligné que la France était le premier pays européen à mettre en œuvre un dispositif de garantie de l’État d’une telle ampleur, dûment validé par la Commission européenne. Les acteurs financiers, et notamment les banques, ont à cœur de montrer que, contrairement à la crise de 2008, ils abordent cette période difficile avec des bilans renforcés et sont prêts à intervenir. Mais en même temps, les banques doivent elles-mêmes réorganiser leurs activités pour que leurs collaborateurs puissent travailler en sécurité, dans les agences comme dans les back-office. Revue Banque fait le point sur les conséquences de cette crise sanitaire sur l’économie et le secteur financier dans sa rubrique « Le Mois en Revue », pilotée par Géraldine Dauvergne.

 

Pendant la crise sanitaire, mais à un rythme certes moins soutenu, les négociations autour du Brexit se poursuivent. Car quoi qu’il arrive, le Brexit est à présent une réalité à laquelle il va falloir s’adapter. Le dossier piloté par Sophie Gauvent analyse l’impact du Brexit sur les services financiers en Europe. Comme le soulignent Nathalie Aufauvre et Thomas Carré de la Banque de France, « il nous faut réussir le tour de force de préserver des liens fondamentaux avec le Royaume-Uni, sans pour autant mettre en danger l’intégrité des règles et la stabilité financière de l’UE ». Le traitement de la compensation centrale est un chantier majeur de cette équation difficile. Mais d’autres enjeux portent sur la mise en œuvre ou non d’un régime d’équivalence pour les services financiers, la création par les acteurs financiers non européens d’implantations en Europe continentale et les transferts d’effectifs induits par ces réorganisations d’activité, avec à la clé un risque de fragmentation des marchés financiers.

Et aussi dans ce numéro

Dans les grands chantiers en cours, Fabrice Demarigny, président du Next CMU High-Level Group, rappelle les priorités pour la relance de l’Union des marchés de capitaux, identifiées dans le rapport que ce groupe de haut niveau a remis en octobre dernier à ses commanditaires, les ministres français, allemand et néerlandais. Ces conclusions ont été reprises par le conseil ECOFIN du 5 décembre. Il reste à présent à la Commission européenne de s’emparer du sujet. Le contexte actuel risque de pas faciliter la démarche…

 

Frédéric Streiff (Crédit Agricole) revient sur les obligations de déclarations des transactions sur produits dérivés à des référentiels centraux imposées par le règlement européen EMIR et en chiffre les coûts de mise en œuvre et de fonctionnement. Ceux-ci s’avèrent élevés ; or, pour l’auteur, les régulateurs et les instances européennes n’en tirent pas les avantages escomptés.

 

Dans les effets collatéraux de la crise sanitaire, Jean-Charles Delaunay (BPCE) détaille les effets induits par le report d’échéances de prêts consenti aux entreprises dont l’activité est affectée par la crise sanitaire : certains de ces encours devront faire l’objet d’une restructuration selon le nouveau dispositif européen de gestion des prêts non performants, avec de facto un accroissement du coût du risque.

À retrouver dans la revue
Revue Banque Nº843