Un quatrième trimestre 2013 influencé par l’AQR

Les comptes des banques au 31 décembre 2013 devant servir de base à la revue des actifs bancaires (Asset Quality Review – AQR) mené par la BCE, certains établissements ont fourni en fin d'année des efforts importants afin de subir l'exercice dans de meilleures conditions. C'est notamment le cas dans la péninsule ibérique, où les banques ont pourtant d'ores et déjà restructuré leurs activités puisqu'elles ont subi un stress-test en 2012. Philippe Bodereau, directeur de la recherche crédit chez Pimco, observe : « Des requalifications de créances douteuses ont été effectuées au quatrième trimestre dans les établissements espagnols, ce qui a fait augmenter le taux de créances douteuses sur le quatrième trimestre. Cette évolution n'est pas forcément inquiétante, car ces créances ne sont pas aujourd'hui douteuses, mais il s'agit de libérer des provisions génériques (non allouées à un prêt spécifique) qui ne sont pas considérées par les superviseurs européens comme du capital supplémentaire ; elles ont donc été affectées à des prêts spécifiques. »

Autre thématique très présente dans les résultats du quatrième trimestre : les provisions pour litige. De nombreuses banques y ont consacré des montants importants : Deutsche Bank (528 millions d'euros), Lloyds, RBS ou encore BNP Paribas, qui a annoncé une provision de 798 millions d'euros « relative à la revue rétrospective des paiements en dollar US concernant des pays soumis aux sanctions économiques des États-Unis ». Selon Julien de Saussure, gérant chez Edmond de Rothschild AM, « ces litiges sont des risques difficiles à quantifier, mais nous savons à peu près identifier les banques qui peuvent être concernées ».