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Un cadre commun incluant la Chine pour le traitement de la dette des pays pauvres

Créé le

23.11.2020

Le cadre commun de traitement des dettes des pays les plus pauvres inclut désormais plusieurs pays dont la Chine au-delà des créanciers historiques du Club de Paris. Les créanciers privés sont également concernés.

La crise mondiale déclenchée par la pandémie de la Covid-19 fait bouger les lignes en matière de gestion des dettes souveraines. Dans les pays riches, en Europe, le Pacte de stabilité budgétaire a volé en éclats et peu de voix s’élèvent aujourd’hui dans le débat en France pour proner un retour à court terme à l’orthodoxie budgétaire.

Dans les pays les plus pauvres, la crise rend la situation financière encore plus difficile, et le traitement des dettes connaît des avancées. Les moratoires actés en avril par les pays du G20, pour la première fois tous réunis dans le cadre de l’initiative DSSI (Debt Service Suspension Initiative), sont effectifs depuis le 1er mai. Initialement prévus jusqu’à fin 2020, ils seront prolongés jusqu’à mi-2021 et pourraient l’être encore de 6 mois. Mi-novembre, 46 pays avaient bénéficié d’un report pour un montant total de 5,7 milliards d’euros. Environ la moitié concernait les dettes de 26 pauvres auprès des 22 créanciers du Club de Paris.

Au-delà des reports d’échéances, le traitement de ces dettes a fait l’objet d’un accord le 13 novembre confirmé lors du G 20 de Ryad les 21 et 22 novembre. Une réunion du G20 a acté un nouveau cadre commun qui rassemble 29 pays créditeurs, ceux du Club de Paris qui traitait historiquement ces dettes mais aussi la Chine (désormais premier créancier bilatéral des pays pauvres), l’Inde, l’Arabie Saoudite, l’Afrique du Sud, la Turquie, le Koweit et l’UAE. Ce cadre regarde également les créanciers privés car un pays endetté pourra exiger d’eux le même traitement que ses créanciers publics. Il concerne potentiellement les 73 pays les plus pauvres, dont 38 se trouvent en Afrique sub-saharienne. Les traitements des dettes, rééchelonnements, allègements, voire exceptionnellement annulations, se feront au cas par cas, mais selon des principes communs, la comparabilité de traitement notamment.

Au-delà du traitement de ces dettes, le sujet majeur des années à venir, c’est aussi les nouveaux financements, rappelle-t-on à Bercy. En mai 2021, la France devrait accueillir un sommet sur le financement des économies africaines.

À retrouver dans la revue
Revue Banque Nº850