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Uber et Orange : les géants non banquiers veulent leur part de FinTech

Créé le

20.11.2017

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Mis à jour le

28.11.2017

Cette édition 2017 marque l’arrivée, dans le monde des FinTechs, d’acteurs qui ne sont ni des banques historiques, ni des start-up.

Le français Orange a profité du salon pour présenter Orange Bank, lancé officiellement quelques jours plus tard, le 2 novembre, à Paris. Entièrement sur mobile et accessible gratuitement, le service comprend pour l’instant un compte courant et un livret d’épargne rémunéré à 1 % brut, une carte bancaire sans contact, un service de paiement mobile sans contact, les virements par SMS et un chéquier, ainsi que la mise à jour en ligne en temps réel de toutes les opérations réalisées sur le compte. L’adhésion se fait sur mobile ou en boutique auprès d’un de ses 140 agents agréés ou dans les agences Groupama Banque dont il est devenu actionnaire majoritaire.

 

L’autre géant surgi dans le monde de la banque au salon s’appelle Uber : pas de licence bancaire pour l’Américain, contrairement à Orange, mais un partenariat avec Visa et la banque Barclays. Uber propose une carte de crédit, au sens américain du terme, gratuite et utilisable directement dans ses services, mais aussi en dehors. Quelques minutes suffisent pour connaître son scoring et voir son adhésion validée, à des taux de 15,99 %, 21,74 % et 24,74 % suivants la note. Le service disponible immédiatement sur mobile va de pair avec une carte envoyée par courrier. Elle propose de nombreuses réductions dans des restaurants, des hôtels, chez AirBnB, etc.

Le glissement de la plate-forme numérique vers le paiement et le crédit est finalement presque une évidence. Uber a mis en place dès sa création un dispositif de paiement qui permet au client d’être prélevé et de ne pas soucier du paiement au moment de la consommation de son service. Si ce système fonctionne depuis longtemps pour le commerce en ligne, il a totalement changé les habitudes de consommation des services dans le monde physique. Le prolongement en est tout naturellement l’intérêt d’un dispositif financier plus complet pour une plate-forme comme Uber et ses divers services (Uber Eats notamment).

 

Les Chinois, Ant Financial (Alipay) et WeChat en tête, ont déjà une offre bancaire complète qui va de pair avec leurs services. Le premier était d’ailleurs présent au salon pour lancer ses dispositifs de paiement en avant-première à Las Vegas. Dans des hôtels, des restaurants et des taxis… lui aussi. Ces géants du numérique n’ont pas pour objectif de s’attaquer au mondede la banque pour le seul plaisir de l’uberiser. Un terme qui prend ici tout son sens. Tous disposent déjà de quantités phénoménales de données sur les déplacements, les comportements et les appels de leurs clients. Ils pourront désormais les croiser avec de très précieuses informations sur leurs dépenses et leurs comportements de consommateur. La bataille pour la donnée ne fait que commencer.

À retrouver dans la revue
Revue Banque Nº814