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Gestion collective

Toutes les classes d’actifs marquées par l’incertitude

Créé le

19.04.2011

-

Mis à jour le

04.05.2011

En ce début d’année, le marché français de la gestion collective connaît son 6e trimestre consécutif de décollecte. Les investisseurs ont en effet retiré 18,7 milliards d’euros du marché lors de ce 1er trimestre, portant la décollecte des OPCVM français sur 12 mois à 70 ​milliards d’euros. Ce résultat de début d’année reste fortement induit par la récurrence des rachats en OPCVM de trésorerie régulière (-11,6 milliards d’euros), mais l’on notera que certains moteurs de collecte qui soutenaient encore la demande en actifs de long terme ont fini par se gripper. C’est notamment le cas des fonds Actions internationales et Actions marchés émergents.

Poursuite de la décollecte

La tendance des opérations menées sur les OPCVM de trésorerie régulière demeure vendeuse en ce début d’année. Ainsi, à l’initiative des entreprises et des administrations publiques (source : Banque de France), le mois de janvier a enregistré des rachats inédits pour la période (-7,9 milliards d’euros). Ces opérations, cumulées à celles des mois de février et mars, rassemblent une décollecte trimestrielle de 11,6 milliards d’euros.

Les OPCVM obligations enregistrent à nouveau une importante décollecte. Lors de ce début d’année, ce sont 3,6 ​milliards d’euros qui ont quitté ces fonds. Toutes les catégories de fonds sont touchées par ces retraits, à l’exception du High Yield qui cumule +406 ​millions d’euros d’allocation nette, et des fonds Inflation avec une collecte de 279 ​millions d’euros. Dans la mesure où l’effet marché est négligeable sur le trimestre, l’encours des fonds Obligations se réduit nettement de -4,8 % à 71,2 ​milliards d’euros. Sur un an, le repli d’encours est de -8 %.

Des arbitrages en faveur des matières premières

La demande en OPCVM actions s’est fortement contractée en janvier et février, pour finalement laisser place à d’importants rachats en mars. Pour ce 1er trimestre, les fonds Actions enregistrent une décollecte de 2 milliards d’euros. Les deux principaux moteurs de collecte depuis plusieurs mois ont fini par se gripper : compte tenu des rachats enregistrés en mars, la demande pour les fonds Actions internationales tombe à +102 millions d’euros sur le trimestre ; les fonds Actions marchés émergents cumulent 1,2 ​milliard d’euros de retraits. Les fonds Asie/Pacifique subissent de plein fouet la catastrophe au Japon et voient près de 1,2 ​milliard d’euros leur échapper. Les fonds Actions France, euro et Europe rassemblent une décollecte de 1,2 ​milliard d’euros, principalement induite par les rachats d’ETF et de fonds de gestion indicielle, tandis que la demande en gestion active est plutôt faible. Seule la catégorie Actions sectorielles bénéficie de flux d’investissement positifs sur le trimestre avec 1,4 ​milliard d’euros collecté, dont la moitié échoit aux fonds Actions or et matières premières.

D’une manière générale, les fonds indiciels et les ETF ont enregistré des sorties de 1,1 milliard d’euros lors de ce début d’année, à l’inverse des résultats du 4e trimestre 2010. Des opérations de décollecte ont plus particulièrement visé les fonds Actions (-940 ​millions d’euros), à l’exception notable des fonds sur Actions sectorielles qui recueillent près de +1,1 milliard d’euros de flux d’investissement.

Face à une situation rendue encore plus incertaine par l’intensification de la crise au Moyen-Orient, les enjeux concernent plus que jamais les matières premières et l’inflation des denrées alimentaires, l’une réagissant sur l’autre et réciproquement. Il n’est pas étonnant d’enregistrer des arbitrages importants sur les fonds sectoriels. Dans une gestion où la dimension tactique prend une part toujours plus importante, les gérants de portefeuille trouvent la souplesse recherchée en investissant sur les ETF, montrant ainsi que la gestion active et la gestion passive se renforcent mutuellement.

À retrouver dans la revue
Revue Banque Nº736