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Change & taux

Tout a une fin, mais en attendant…

Créé le

18.06.2018

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Mis à jour le

28.06.2018

Neuf ans de croissance aux États-Unis… Est-ce trop beau pour durer ? Cette crainte se fait régulièrement jour : peu de cycles ont été aussi longs, donc celui-ci va se terminer. Il est long, c’est vrai, mais il y a eu plus long, et ce n’est pas l’âge qui tue un cycle, mais la maladie. Un des maux les plus fréquents est le surinvestissement, qui a de fait précédé beaucoup des derniers retournements. On en est très loin ! On peut aussi craindre une constitution excessive de stocks ; pourtant les récessions venant des stocks sont courtes et bénignes, et surtout, depuis la généralisation du flux tendu, les variations de stocks sont de très faible ampleur. Quant au logement, facteur souvent déterminant du cycle américain, on est très loin d’y observer une suractivité inquiétante, et si, il est vrai, le prix en augmente sensiblement, le ratio prix/revenu, indice d’accessibilité du logement pour les ménages, est encore très modéré. De plus, l’endettement immobilier est aujourd’hui massivement à taux fixe, à la différence de 2005. On évoque enfin parfois la courbe des taux : plate ou inversée (le taux court supérieur au taux long), elle serait le déclencheur d’une récession. La corrélation historique est en effet excellente, mais la causalité vient plutôt du resserrement monétaire. Il a bien sûr commencé, mais le taux court réel est encore négatif, et le taux long à peine positif : pas de quoi, en soi, provoquer une récession. Il y a assez de motifs pour en craindre une, d’un choc pétrolier aux tensions internationales, pour s’abstenir de la redouter pour de moins bonnes raisons

À retrouver dans la revue
Revue Banque Nº822
RB