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Titrisation de créances privées : à la recherche d’un marché

Créé le

25.06.2014

-

Mis à jour le

30.06.2014

Alors que les autorités européennes, au premier rang desquelles la BCE, appellent au renouveau de la titrisation, à condition qu’elle soit simple et transparente, la Place de Paris promeut ses toutes nouvelles Euro Secured Notes (ESN). Ces titres sont le résultat de 2 ans de travaux, emmenés par la Banque de France. À travers un véhicule commun,  cinq banques [1] ont titrisé une partie des créances privées qu’elles détiennent, notamment auprès de PME. La première émission a eu lieu en avril, pour un total de 2,65 milliards d’euros. « Grâce à ce véhicule commun, les banques bénéficient d’une solution clé en main, d’une structure de coûts mutualisée et d’une visibilité accrue », énumérait lors d’une conférence de l’ICMA courant juin, Alexandre Gautier, directeur des opérations de la Banque de France et artisan de ce projet de titrisation de Place depuis le début. Il faut désormais créer un marché pour ces ESN : un dossier à destination des investisseurs est en train d’être élaboré. Il s’agit en particulier d’expliquer cette démarche innovante de titrisation qui n’a pas recours à des notations d’agences mais repose sur les évaluations propres de la Banque de France et les modèles internes des établissements émetteurs. Mais c’est sur la question de l’éligibilité des ESN au refinancement en banque centrale que le bât blesse le plus : c’est ce qu’attendent les investisseurs, qui ne veulent pas se retrouver « collés » avec ces nouveaux titres. Or, côté BCE, les négociations achoppent sur… l’existence réelle d’un marché pour ces ESN. Le sujet reviendra sur la table de l’institution de Francfort en septembre. Les promoteurs français ont donc l’été pour sortir de cette situation de serpent qui se mord la queue… S.L.

1 BNP Paribas, BPCE/Natixis, Crédit Agricole, HSBC et Société Générale, une liste qui a pour vocation de s’allonger.

À retrouver dans la revue
Revue Banque Nº774
Notes :
1 BNP Paribas, BPCE/Natixis, Crédit Agricole, HSBC et Société Générale, une liste qui a pour vocation de s’allonger.