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Agences de notation

S&P condamnée tandis que Morningstar poursuit sa percée

Créé le

23.06.2014

-

Mis à jour le

30.06.2014

Nouveau coup dur pour les grandes agences de notation. Cette fois il s'agit d'une condamnation par la justice australienne de Standard & Poor's. Le 6 juin, la Cour fédérale a rejeté l'appel de l'agence (qui avait été condamnée en novembre 2012) et confirmé sa responsabilité dans les déconvenues financières endurées par 12 collectivités locales. Elles avaient investi sur des produits notés triple A par l'agence, qui se sont révélés désastreux pendant la crise financière de 2008.

Ainsi la série noire se poursuit pour les grandes agences de notation. L’économiste et consultant indépendant Norbert Gaillard rappelle que « depuis 3 ans, la principale menace qui plane sur Fitch, Moody's et S&P est d’ordre judiciaire. Plusieurs procès ont eu lieu ou sont en cours d’instruction en Australie, en Europe et surtout aux États-Unis où Standard & Poor’s risque une amende de plusieurs milliards de dollars pour avoir trompé les investisseurs. Ces procès ternissent l’image des trois grandes agences qui détiennent aujourd’hui près de 96 % de parts de marché au niveau mondial (tous segments confondus) ». À l'inverse, ces procédures constituent une opportunité pour de nouveaux entrants ou de petites agences. Pour l'économiste, « c’est en matière de notation des émetteurs de dette privés (corporate, finance structurée) qu’il y a le plus de perspectives de croissance pour de petits acteurs. La percée de Morningstar le prouve : cette agence est déjà numéro 4 mondial sur le segment des produits structurés, avec 5,5 % de parts de marché. De plus, le business model de Morningstar, fondé sur le principe de l’investisseur-payeur, est beaucoup plus sain [1] et devrait prémunir l’agence contre d’éventuels conflits d’intérêts. »

Autre signe de la montée en puissance de ce challenger : Enternext, la Bourse des PME créée par Euronext, a annoncé le 2 juin qu'elle s'appuiera sur la recherche actions de Morningstar.

S. G., avec Reuters.

1 Les grandes agences font généralement payer l’émetteur.

À retrouver dans la revue
Revue Banque Nº774
Notes :
1 Les grandes agences font généralement payer l’émetteur.