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Elections

Le Royaume-Uni face à son avenir européen

Créé le

20.04.2015

-

Mis à jour le

27.04.2015

Quelque trente ans après le rabais obtenu par Margaret Thatcher pour que son pays ne verse pas plus à l’Europe que ce qu’il reçoit, la question de la place du Royaume-Uni dans l’Union est toujours un des sujets phare de la vie politique britannique. La campagne électorale en vue des élections générales du 7 mai (dont les résultats ne sont pas connus à l’heure où nous mettons sous presse) l’illustre à nouveau. Les bons résultats électoraux récents du parti anti-européen UKIP ont conduit le Premier ministre sortant conservateur, James Cameron, à s’engager sur la tenue d’un référendum sur une sortie du Royaume-Uni de l’Union européenne en 2017, voire avant. Lui-même n’est pour l’instant pas favorable à un « Brexit » stricto sensu, mais à un assouplissement supplémentaire des contraintes imposées par l’UE. « Le scénario de sortie du Royaume-Uni de l’UE est actuellement peu probable. Les récents sondages plébiscitent le maintien dans l’union mais font apparaître une demande de régulation plus souple, expliquent Sandrine Lunven et Léa Dauphas, de TAC Economics. Et en cas de vote en faveur du Brexit, le processus de sortie serait long – au moins deux ans de négociation – et compliqué car il faudrait établir 55 nouveaux accords d’échange bilatéraux. » Pour les milieux financiers, aucune issue n’est véritablement rassurante : le « Brexit » serait très dangereux pour la City. « Les échanges financiers pourraient se réduire avec la délocalisation des investisseurs au profit de l’Europe continentale : en effet, une succursale implantée au sein de l’UE et appliquant sa réglementation est obligatoire pour accéder au marché européen », notent les économistes. La société de gestion Aberdeen AM a ainsi assuré aux Échos qu’en cas de Brexit, elle transférerait son siège pour l’UE de Londres vers Luxembourg. Une victoire des Travaillistes n’est pas non plus de bon augure, étant donné le fort ancrage à gauche de son leader : moins exigeant sur la réduction du déficit public que son adversaire, Ed Miliband a également jeté un pavé dans la mare en envisageant la remise en cause du statut de « non dom », qui permet à de riches contribuables de ne pas être taxés sur les revenus réalisés à l’étranger. Parmi eux, les dirigeants d’HSBC, de Lloyds ou encore de RBS…

À retrouver dans la revue
Revue Banque Nº784