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Risques à vendre

Créé le

20.04.2012

-

Mis à jour le

02.05.2012

La réglementation prudentielle pourrait avoir des effets collatéraux qui vont bien au-delà de son objectif premier, une meilleure maîtrise du risque systémique bancaire. En effet, les banques, contraintes par les exigences réglementaires en fonds propres et en liquidités, cherchent à réduire ou à sortir de certaines activités, notamment de prêts. Ce désengagement va-t-il donner une place prépondérante aux financements par les marchés financiers, comme c’est déjà le cas outre-Atlantique ? Ou d’autres acteurs pourraient-ils être intéressés par la reprise de cette activité de prêteur ? Le dossier de ce mois montre que les assureurs ou les fonds de pension sont sur les rangs, motivés par un besoin d’adossement de leurs ressources longues ou à la recherche de source nouvelle de rémunérations. Ainsi, les banques modifieraient leur approche du crédit : au lieu d’accumuler les prêts dans leur bilan, elles proposeraient aux institutionnels d’en porter une partie. Quant aux gérants d’actifs, ils seraient également prêts à intervenir dans cette nouvelle chaîne. « Le paysage financier européen pourrait connaître de réels bouleversements et redéfinir l’environnement concurrentiel », souligne ainsi Régis Monfront, directeur général délégué de Crédit Agricole CIB.

Problème d’image

Les banques connaissent des temps difficiles dans le climat actuel de crise financiaro-économique : vilipendées, soupçonnées, accusées... Elles ont à cœur de restaurer leur image. Aussi mettent-elles en avant leur engagement dans le domaine de la responsabilité sociale et environnementale, en montrant qu’il recouvre des actions nombreuses ayant des répercussions concrètes : comme le souligne Laurence Pessez (BNP Paribas) dans son témoignage, la banque a liquidé deux ETF non conformes à leur politique RSE et renoncé à certains projets de financement.

Dimension sociale

Depuis les années 1980, l’organisation des ressources humaines dans les banques s’est articulée entre les métiers du front office, de plus en plus sophistiqués, et ceux des fonctions support, dont l’appellation même marque une forme de soumission aux premiers. Pour Denis Marcadet (Vendôme Associés), « la crise a eu raison de ce modèle ». La légitimité des fonctions front office est remise en cause, nombre d’entre elles n’étant plus dans le cœur de métier des établissements ; parallèlement, certaines fonctions support deviennent stratégiques, comme la gestion des risques. Encore n’est-ce là qu’un des profonds bouleversements détaillés par Denis Marcadet dans sa radiographie des DRH.

Dimension psychologique

« Comme tout individu, les gérants d’actifs sont souvent victimes de biais comportementaux qui les poussent à commettre certaines erreurs », affirme Sam Savage (GLG). Bon nombre d’entre eux sont identifiés, qu’il s’agisse du syndrome de « la ruine du joueur », des comportements « de tournoi », ou encore du concept de « l’ancrage et de l’ajustement ». Mais pour les intégrer dans la gestion des risques de cette activité, il faut pouvoir en prendre une mesure objective : et pour cela, la seule prise en compte des historiques de performance n’est pas suffisante...

Et aussi ce mois-ci

Une nouvelle chronique, annoncée le mois dernier. Les chercheurs et experts du Labex Réfi décrypteront désormais tous les mois les évolutions de la régulation financière et bancaire…

À retrouver dans la revue
Revue Banque Nº748