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Ressources humaines : la banque n’est pas un long fleuve tranquille

Créé le

22.06.2012

-

Mis à jour le

27.06.2012

L’ambiance n’est pas à la fête parmi les salariés des banques ! Crise économique oblige, leur cadre de travail s’est durci, les incivilités aux guichets s’accroissent, la rigueur budgétaire rabote les perspectives de hausse salariale… Au-delà des répercussions conjoncturelles, la crise a aussi accéléré des tendances plus structurelles : la concurrence de plus en plus forte due à l’ouverture du marché européen, la révolution des nouvelles technologies et le resserrement de la réglementation prudentielle confrontent les salariés à des changements profonds et de plus en plus rapides de leur activité.

Résultat : les grands groupes bancaires lancent des plans de sauvegarde de l’emploi (PSE) ; « Il s’agit du premier PSE du groupe depuis 20 ans » souligne Frédéric Oudéa, président de la Société Générale, interviewé dans le dossier de Revue Banque.

Et ces bouleversements risquent de perdurer, tant la mutation du monde bancaire semble radicale. Les employeurs auront fort à faire pour garder leurs troupes motivées.

 

La séparation des activités entre banque de marché et banque de détail est une des principales questions qui agitent les mondes bancaire et politique. Après Georges Pauget le mois dernier, Jean-François Lepetit, auteur d’un rapport sur le risque systémique en avril 2010 et d’un autre (avec Thierry Dissaux) sur la résolution des crises bancaires en février 2011 (rapports réalisés à la demande du ministre des Finances), présente sa version et ses convictions : « Aussi bien les banques commerciales que les banques d’investissement ont montré que, selon leur appétit au risque et les erreurs qu’elles ont pu commettre, elles pouvaient chuter. Il n’y a donc pas de raisons objectives de se dire que l’on sera mieux dans un monde où les activités auront été séparées. » Le gouvernement devrait se positionner sur ce point à l’automne…

Autre sujet de préoccupation des sphères politiques et financières : le financement des entreprises. Sans attendre la création annoncée de la BPI, les PME cherchent des solutions avec le projet Micado, qui consiste à organiser une émission obligataire groupée. L’idée est séduisante, mais pas nouvelle, rappellent Catherine Karyotis et Imen Mejri (Reims Management School), et sa réalisation est complexe : que se passera-t-il dans l’hypothèse de la défaillance de l’un des coémetteurs ?

 

Enfin, comme le montre la mise en œuvre de la réglementation FATCA, mais aussi l’amende que l’Office of Foreign Assets Control (OFAC) américain vient d’infliger au néerlandais ING pour éteindre les poursuites au titre de violations de la législation américaine en matière de sanctions économiques, « la conformité au droit américain devient un enjeu stratégique pour les établissements financiers non américains » estiment Vincent Soulignac (juriste) et Didier Morlet (Natixis). Les auteurs détaillent les faits reprochés à ING et les sanctions et engagements auxquels la banque devra faire face. n

À retrouver dans la revue
Revue Banque Nº750