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Réseaux sociaux d’entreprise : place à l’intranet 2.0

Créé le

08.06.2012

-

Mis à jour le

26.06.2012

Enterré, l’Intranet qui diffuse toutes les informations jugées utiles par la com interne ? La tendance est vraisemblablement en cours, avec l’apparition, depuis quatre ans, des réseaux sociaux d’entreprise (RSE), qui ne se limitent pas à l’information descendante et favorisent le mode collaboratif.

Les banques ne font pas exception : « Nous avons lancé un réseau social interne dédié aux collaborateurs de la ligne RH, SharinG, explique Franck La Pinta de Société Générale. La mise en place s’est faite progressivement depuis deux ans et nous couvrons aujourd’hui 2 500 des 3 000 collaborateurs RH du groupe dans le monde. Nous comptons une dizaine de communautés, dont le niveau d’activité est très variable. Celle consacrée à la formation est très dynamique, car elle s’appuie sur une communauté de correspondants préexistante. SharinG les aide à animer davantage leur réseau et ils ont donc consacré l’énergie et le temps nécessaire pour faire vivre leur communauté. » La patience est en effet l’un des principaux prérequis pour réussir la mise en place d’un RSE. « Il faut avancer progressivement pour pouvoir accompagner la naissance de ces communautés, coordonner les initiatives et éviter de se retrouver avec trois communautés du recrutement et quatre de la paie », fait remarquer Franck La Pinta, qui souligne que SharinG est également testé par les populations RH pour expérimenter de nouvelles formes d’échanges et de collaboration dans le travail, qui pourraient être ensuite déployées à d’autres métiers.

Il s’agit aussi de définir précisément quelle finalité l’entreprise souhaite atteindre avec son RSE. Avec Plazza, Orange a ainsi l’objectif de créer du lien social, en conséquence de quoi les communautés sont formées autour de centres d’intérêt extraprofessionnels. Rien de tel avec SharinG, qui se veut outil de travail. À l’instar d’un Intranet, le RSE sert à identifier des experts du groupe, à trouver, stocker et partager des documents et des informations. Mais c’est un « Intranet 2.0 » avec des outils de travail collaboratif (wikis, forums, flux d’actualités…). BNP Paribas a adopté la même démarche avec BN3P (le 3e P signifiant People). Sans promotion particulière, pour assurer là aussi une montée en charge progressive, le RSE de la banque de la rue d'Antin s'est déployé de manière virale et compte aujourd'hui 9500 membres et 4000 visiteurs uniques par mois. 450 communautés ont été créées autour de thèmes variés comme le financement de projet, le mobile banking ou encore le management 2.0. BPCE et la Fédération nationale du Crédit Agricole se sont également dotés d’un RSE.

En mettant en place un RSE, une entreprise doit également prendre garde à ne pas exclure certains collaborateurs, qui ne seraient pas connectés au réseau ou ne sauraient pas utiliser ces nouvelles technologies. Ces derniers pourraient alors être accompagnés par d’autres collaborateurs plus technophiles. Une manière de favoriser un mentorat « à double sens » entre générations, comme le soulignait en septembre 2011 Frédéric Lavenir, DRH de BNP Paribas lors d’une conférence de l’Observatoire des réseaux sociaux d’entreprise : « Le réseau social peut créer un échange égal entre celui qui est à l’aise avec un outil et qui est en attente du savoir professionnel, et celui qui détient un savoir-faire professionnel, une connaissance de l’entreprise, un réseau personnel, mais qui est peut-être, a priori, moins à l’aise avec le réseau social. »

À retrouver dans la revue
Revue Banque Nº750
RB