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Rentabiliweb : « Notre statut d’e-commerçant nous permet de mieux cerner les besoins de nos clients »

Créé le

15.02.2012

-

Mis à jour le

26.03.2012

Pure-player de l’Internet, le groupe Rentabiliweb a lancé fin janvier un service d’acquisition de paiement par carte bancaire en ligne. Dénommée « be2bill », cette offre veut concurrencer celle des banques et des prestataires techniques comme Atos Worldline (Sips), Monext (Payline), Paybox ou encore Ogone. Le directeur général de Rentabiliweb Europe revient sur les innovations que propose son offre.

Quelle est votre expérience sur le marché des paiements ?

Le groupe Rentabiliweb a dix années d’expérience en monétisation de sites d’édition de contenus, au départ via des micro-paiements (audiotel, paiement par SMS, prélèvement sur facture téléphonique ou fournisseur d’accès à Internet), puis via des paiements de plus gros montants, par carte bancaire. Ces services de paiement étaient fournis jusque-là pour compte propre. Avec l’agrément d’établissement de paiement obtenu en janvier 2011 auprès de l’ACP, nous pouvons désormais offrir ce service d’encaissement pour compte de tiers.

Quel positionnement avez-vous adopté en tant que pure player du web ?

Nous n’avons pas cherché à créer un nouveau moyen de paiement comme d’autres établissements de paiement, qui ont pour cela besoin de créer un réseau à la fois d’utilisateurs et de commerçants qui l’acceptent. Notre approche a été de miser sur le moyen de paiement qui concentre 80 % des transactions sur Internet : la carte bancaire. Nous proposons trois services en un : nous sommes à la fois la banque commerçant, qui fournit le contrat de vente à distance et gère les contentieux, le prestataire de services de paiement (PSP) qui fournit la plate-forme technique et assure le processing, et une agence de webmarketing. Nous offrons un guichet unique pour l’ensemble de ces services.

Quel est l’intérêt de fusionner les deux premiers intervenants ?

Outre la simplification pour l’e-commerçant, cela nous permet par exemple de personnaliser les filtres antifraude installés au niveau du PSP, en fonction du profil des impayés reçus par les services juridiques de la banque commerçant. Nous proposons ainsi une offre plus cohérente. Certaines banques ont aussi fusionné ces deux rôles, mais elles n’ont pas l’agilité d’une entreprise de taille moyenne comme nous.

En quoi consiste votre offre de webmarketing ?

Étant nous-mêmes e-commerçants, nous avons beaucoup à apporter à nos clients sur l’optimisation de leur tunnel de conversion. Actuellement, les sites marchands sont très ergonomiques jusqu’à l’arrivée sur la page de paiement, mais celle-ci est un véritable capharnaüm qui conduit à l’abandon de deux transactions sur trois. Nous permettons de la personnaliser aux couleurs de nos clients, afin que l’acheteur n’ait pas l’impression de quitter le site. Nous l’optimisons en utilisant des tests statistiques de type A/B, qui nous permettent par exemple de déterminer le meilleur emplacement pour le bouton de validation. Nous utilisons des données sur le consommateur pour ajouter, par exemple, un programme de fidélisation personnalisé. D’une manière générale, notre statut d’e-commerçant nous permet de cerner plus vite et plus précisément les besoins de nos sites clients. Nous savons quels reportings leur sont utiles, en fournissant par exemple dans un délai court, la liste des achats réellement payés. L’avantage de notre plate-forme est d’être très flexible, pour s’adapter simplement et rapidement aux spécificités de l’activité de nos sites clients.

Avez-vous déjà des premiers retours ?

Nous avons testé l’offre sur 6 mois et nous avons constaté une hausse de 15 % des ventes sur les sites concernés, ainsi qu’une baisse de 12 % du taux d’impayés. En tenant compte de cette sinistralité en baisse, de cette augmentation des volumes et du fait que nous ne faisons payer que les transactions abouties, nous avons calculé que nous facturions en moyenne 9 % de moins que la concurrence.

Combien de clients vous ont rejoint depuis le lancement ?

Nous révélerons ces chiffres lors de la présentation des résultats du groupe Rentabiliweb, le 30 mars. Sachez cependant que nous ne visons pas un type d’e-commerçants en particulier et qu’à notre grande surprise, car nous les croyions très attachés à leur banque, nous avons été sollicités par des entreprises issues du Top 1000 du e-commerce.

Vous faites partie depuis juin 2011 du GIE Cartes Bancaires. Cela a-t-il été difficile d’y entrer, en tant qu’établissement de paiement non issu du milieu bancaire ?

Nous sommes une société cotée. Nous offrons une grande transparence sur les résultats de notre activité monétique, ce qui est apprécié de la communauté interbancaire. Nous avons été cooptés par le groupe BPCE, avec lequel nous entretenons des liens très forts. En effet, Natixis gère nos comptes commerçant et assure pour nous l’interface technique avec les systèmes de compensation et de règlement.

À retrouver dans la revue
Revue Banque Nº746
RB