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Renforcer l'Union européenne

Créé le

25.10.2017

-

Mis à jour le

10.11.2017

La sortie de certaines situations d’urgence (dénouement des élections nationales, amorce d’une reprise de la croissance économique) et la confrontation à de nouveaux défis, comme celui du Brexit, donnent à l’Union européenne la latitude mais aussi l’obligation de réfléchir à son avenir institutionnel. Le président Emmanuel Macron a saisi ce momentum lors de son récent discours d’Athènes en septembre dernier par lequel il a appelé à renforcer le projet européen.

L’intégration financière est une première étape indispensable dans cette perspective ; elle passe principalement par l’achèvement de l’Union bancaire au travers de son troisième pilier (système européen de garantie des dépôts) et par la poursuite de la construction de l’Union des marchés de capitaux, sans oublier le recours au MES, compris comme un backstop européen en cas de crise bancaire. Mais si certains estiment que cette étape pourrait être suffisante pour renforcer la construction européenne, pour d’autres, la réflexion doit porter plus loin, sur la mise en œuvre d’un marché unique de l’assurance, voire plus globalement sur une certaine forme de fédéralisme fiscal, ou sur la question d’un budget et d’un ministre des finances de la zone euro. Sans occulter non plus les interrogations quant à la capacité de l’Union européenne à fonctionner selon des principes démocratiques, en ligne avec ceux des pays lui la composent.

Le dossier piloté par Sophie Gauvent détaille ces différentes hypothèses, y compris les plus sombres développées par les eurosceptiques.

 

Les Initial Coin Offerings (ICO) suscitent aujourd’hui un large débat. Pour les uns, la plus grande prudence s’impose face à ces levées de fonds en cybermonnaies : Pierre-Charles Pradier (Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, Labex Refi), explique que ces « offres publiques de vente de jetons », interviennent dans un contexte réglementaire flou, ce qui a conduit certains régulateurs à intervenir sur ces opérations, voire à les interdire ; elles ont en outre un caractère extrêmement spéculatif et l’auteur n’hésite pas à parler d’une nouvelle bulle dot-com. Hubert de Vauplane (Kramer Levin Naftalis & Frankel), de son côté, y voit une nouvelle étape dans la token economy, c’est-à-dire une économie digitalisée et décentralisée : « Les entreprises peuvent lever des fonds pour donner l’accès à la valeur d’actifs existants mais dont elles ne souhaitent pas modifier la détention capitalistique. Autrement dit, la token economy, c’est une autre approche de la propriété, non plus vue comme un droit absolu sur le fructus, usus et l’abusus, mais sur l’usage. »

 

Les chatbots, ou agent conversationnel, sont de plus en plus utilisés par les entreprises dans la gestion de la relation client, pour faciliter un achat, ou gérer une réservation. Les banques aussi sont « tentées de confier une partie de leur service client à ces assistants virtuels, offrant une plus grande disponibilité à moindres coûts, expliquent Yvon Moysan (IESEG School of management) et Alexis Zarour (Inbenta). Mais elles restent toutefois assez prudentes, estimant que la technologie des chatbots n'est pas encore assez mûre pour traiter de questions aussi sérieuses que des opérations bancaires. » Ils ont identifié deux approches dans le domaine bancaire : les chatbots « vitrine » et les chatbots « de service client ».

 

La règlementation MiFID II qui entrera en vigueur en janvier 2018 introduit des règles strictes sur le financement de la recherche financière. Antoine Pertriaux, Hervé Dutot, et Alexandre Blondel (Cognizant Business Consulting) montrent que la mesure aura des effets considérables non seulement sur la rentabilité de l'activité mais aussi sur son fonctionnement global, qu’il s’agisse d’une demande plus sélective car tarifée, d’une offre qui risque de se spécialiser ou des acteurs, entre généralistes, acteurs de niches, et places de marché digitales.

À retrouver dans la revue
Revue Banque Nº813