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La rémunération de l’épargne : un non-sujet

Créé le

18.07.2014

-

Mis à jour le

02.09.2014

Quand le taux du livret A tombe à 1 %, ce sont tous les épargnants français qui s’émeuvent. Cette sensibilité au taux d’intérêt offert en échange du placement de ses bas de laine est loin d’être partagée par les populations à bas revenus du monde en développement. Lorsqu’on leur demande si le compte sur lequel elles ont déposé leurs maigres économies leur rapporte de l’argent, les femmes récemment bancarisées, qu’elles soient péruviennes, philippines ou kenyanes, répondent toutes la même chose : « je ne sais pas ». Les quelques-unes ayant conscience de toucher des intérêts sont en revanche incapables de dire combien.

Dans l’esprit de ce segment de clientèle, épargner coûte plus que cela ne rapporte. Au Ghana, par exemple, après chaque journée de marché, les femmes ont l’habitude de confier une partie de leur recette à un intermédiaire, appelé « susu », pour qu’il veille dessus. Au bout d’un mois, le « susu » leur rend la somme épargnée… moins un jour de collecte !

Si les épargnantes du Sud ne cherchent pas à « gagner » de l’argent, elles veulent toutefois ne pas trop en perdre. Et c’est souvent un point d’achoppement qu’elles citent pour expliquer qu’elles n’épargnent pas auprès des banques, jugées trop chères. Limiter, voire supprimer, les frais de tenue de compte est donc un des premiers leviers sur lequel jouer pour séduire ces nouveaux épargnants. S.L.

À retrouver dans la revue
Revue Banque Nº775