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Économie

Quelle renaissance américaine ?

Créé le

15.04.2013

-

Mis à jour le

24.04.2013

Le sentiment d'un déclin américain dans les années 2000 a été alimenté par plusieurs éléments :

  • a. croissance plus faible sur la décennie (moins de 2 % par an) et surtout, croissance potentielle en baisse (désindustrialisation, baisse des parts de marché…) ;
  • b. revers militaires (Irak, Afghanistan) ;
  • c. dégradation de l'image des États-Unis dans le monde ;
  • d. déséquilibres financiers (bulle immobilière et explosion de la dette des ménages jusqu'en 2007, creusement du déficit courant jusqu'en 2008, creusement du déficit fédéral jusqu'en 2012) ;
  • e. ascension économique et commerciale de la Chine.
Depuis la grande crise de 2007-2009, les États-Unis ont manifesté une indéniable capacité de sursaut. Le PIB réel se situe maintenant 3 % au-dessus de son niveau d'avant la crise, ce qui n'est évidemment pas le cas des trois autres grandes zones riches (zone euro, Royaume Uni, Japon) qui se situent encore largement en deçà. De plus, la reprise américaine depuis presque 4 ans a été avant tout une reprise corporate « saine » alimentée par un redressement de l'offre, via la profitabilité, de l'investissement et des exportations. Certains déséquilibres se sont sensiblement réduits.

La dette des ménages a pu être réduite (par rapport au revenu) et l'immobilier s'est ajusté. La solvabilité et la liquidité des banques se sont améliorées. Les États fédérés ont redressé leurs finances. La balance courante américaine s'est redressée, sans contraction excessive de la demande intérieure. On observe même quelques sensibles améliorations « structurelles » dans l'économie américaine au cours des dernières années (baisse du taux de dépendance énergétique, hausse des parts de marché de l'industrie manufacturière…). Rappelons à cet égard que la production énergétique américaine se situe à près de 20 % au-dessus de son niveau de 2005 et que les États-Unis sont devenus le premier producteur de gaz au monde.

C'est à chaque fois la flexibilité (micro- et macro-), la qualité de la gouvernance (notamment le renouvellement des élites et la concurrence inter-États) et l'innovation qui ont favorisé le renouveau américain. Notons à ce propos que les dépenses de recherche-développement n'ont pas été sacrifiées par la crise : elles représentent 2,9 % du PIB, le même niveau qu'il y a 50 ans.

À retrouver dans la revue
Revue Banque Nº760