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Systèmes d’information et technologie bancaires

Que nous réserve l’année 2020 ?

Créé le

16.12.2019

DSP2, open banking, intelligence artificielle ou edge computing… Nous aurions pu prendre notre boule de cristal et vous dire quelles seront les révolutions réglementaires et techniques qui marqueront l’année qui s’ouvre. Nous avons préféré vous demander ce qui, pour vous, serale point important qui va impacter les systèmes d’information financiers et bancaires. Secteur par secteur, voici vos réponses…

Du côté des banques…

Bernard Gavgani, Global Chief Information Officer, BNP Paribas

« L’open banking est l’avenir de la banque. Fluidifier le parcours client en proposant des services de bout en bout est essentiel pour répondre aux attentes de nos clients et pour saisir des opportunités business. L’IT de la banque doit travailler sur la modularisation de ses services et adopter, selon le contexte, une stratégie “bank as a platform” ou “bank as a service”. Nous avons déjà commencé à modulariser nos services pour répondre à des normes réglementaires ainsi qu’à des problématiques d’efficacité technique et avons effectué quelques expérimentations business. Nous souhaitons maintenant aller plus loin. En réglementant les accès aux données bancaires de nos clients, la DSP 2 nous permet de nous diriger vers l’open banking de façon plus sécurisée.

La plate-forme digitale déployée dans le cadre restreint de la banque de détail souligne notre volonté d’aller dans cette direction. Nous devons nous adapter à l’évolution de notre environnement et généraliser cette démarche. »

 

Stéphane Mangiavacca, directeur des risques, de la conformité et des contrôles permanents, BRED

« La prise en compte des recommandations de l’EBA relatives à la notion de défaut de crédit sera un des principaux chantiers réglementaires de l’année 2020. Ces nouvelles orientations imposent des réformes profondes dans les systèmes d’information, les modèles d’estimation des probabilités de défaut et les organisations des banques mutualistes. Le superviseur a en effet publié entre 2016 et 2018 différents textes réglementaires redéfinissant la notion de défaut, en introduisant notamment des seuils de matérialité et une automatisation de la détection du défaut, afin d’homogénéiser les pratiques dans la gestion du défaut par les établissements bancaires de l’Union européenne, facilitant in fine leur comparabilité. Ces chantiers devront être achevés au cours de l’année 2020 afin de permettre l’application des nouvelles normes dès le 1er janvier 2021. »

 

Véronique Nejman, Chief Organisation Officer chez ING en France

« L’enjeu majeur de l’année à venir réside dans le développement à plus grande échelle de l’intelligence artificielle au service de la conformité bancaire  et de la gestion des risques.

Si l’on pense par exemple aux processus permettant de vérifier l’identité des clients (Know Your Customer),  afin de lutter contre la fraude fiscale, le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme, nous observons qu’à date les process mis en œuvre par les organismes financiers reposent encore en partie sur des interventions humaines visant à collecter et à analyser des données. Ces tâches sont chronophages et répétitives, raison pour laquelle les nouvelles technologies et l’intelligence artificielle apporteraient une valeur ajoutée notable tant en qualité qu’en efficacité.

L’autre tendance que nous pensons voir se développer est un contrôle plus profond des algorithmes analytiques afin de garantir l’utilisation éthique des données personnelles et statistiques, d’éviter les biais qui y sont induits et donc les discriminations ou mauvais ciblages qui peuvent potentiellement en découler. »

 

Christophe Leblanc, directeur des ressources et de la transformation numérique, Groupe Société Générale

« En 2020, l’intelligence artificielle aura atteint un premier niveau de maturité, avec une large adoption et des cas d’usage en production dans l’ensemble des métiers de Société Générale. Nos travaux dans les technologies de machine learning et de deep learning vont nous permettre d’apporter des services encore plus pertinents et rapides à nos clients, et des outils toujours plus efficaces à nos collaborateurs, dans le respect absolu de la réglementation, notamment la protection des données.

Et dans le même temps, il nous faut veiller à l’impact environnemental de nos initiatives numériques. Selon le think tank The Shift Project, la consommation énergétique du numérique augmente de 9 % par an et représente déjà 4 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre (usages et équipements). Alors que notre transformation numérique s’accélère, ma conviction profonde est que l’innovation doit aller de pair avec la responsabilité pour inventer un avenir pérenne. C’est pourquoi Société Générale est signataire de la “charte numérique responsable” qui engage le groupe à limiter l’impact environnemental de la technologie et encourager l’inclusion numérique. »

 

Olivier Biton, directeur des systèmes d'information, LCL

« D’un point de vue réglementaire, l’année 2019 a été celle du développement de la DSP2, 2020 sera celle de sa montée en charge. Avec la fin des raccordements des FinTechs et le déploiement complet de l’authentification forte, les nouvelles plates-formes vont être mises à l’épreuve des volumes et des usages clients réels. La croissance sera progressive, mais cela pourrait s’avérer coûteux pour les banques qui n’ont pas pris une approche Data Centric sur leurs APIs. D’un point de vue technologique, le plus gros virage sera sur l’intelligence artificielle : année de l’industrialisation pour les banques les plus avancées. Elles vont capitaliser sur leurs plates-formes Data, et développer de nouveaux cadres pour entretenir ce patrimoine IA dans la durée. En parallèle, les bascules cloud vont se poursuivre, avec une approche plus hybride (mixant privé et public) et une montée en maturité probable de l’edge computing. »

 

Marie Degrand-Guillaud, directrice déléguée, Nickel

« La révolution du paiement en 2020 concerne la donnée, sur quatre axes clefs. En premier lieu, sa captation : avec la DSP2, les banques, les prestataires de paiement et leurs partenaires peuvent interagir en temps réel sur des données clients. Cela permettra d’enrichir les services proposés. La restitution en temps réel de la donnée sera un également un challenge, notamment pour les banques traditionnelles. Elles devront s’emparer de ce sujet, poussées par des FinTechs et de nouveaux acteurs qui maîtrisent cette technologie prisée des clients. La donnée est évidemment le terrain de jeu de l’IA. Elle permet notamment d’évaluer des niveaux de risque, d’identifier des comportements non conformes et donc de sécuriser les expériences bancaires. Elle peut aussi accompagner les clients dans la gestion de leur budget ou de leur épargne via l’analyse des transactions. Enfin, le stockage et l’organisation de la donnée sont les socles clefs de son utilisation. Chez Nickel, nous avons fait le choix d’opter pour Cassandra comme base de données, afin de pouvoir gérer en temps réel une quantité illimitée de données, d’utilisateurs, et de requêtes. »

 

Dans l’écosystème financier

Arnaud Guilleux, cofondateur, monemprunt.com

« L’IA va révolutionner notre manière de travailler. Si la technologie ne remplacera jamais l’expertise de nos courtiers, elle peut l’aider à trouver les meilleurs taux pour financer les projets de nos clients. Et pour cela, nous faisons appel aussi bien à l’IA qu’à la puissance des outils numériques pour donner de super pouvoirs à nos “courtiers augmentés”. Nous sommes aujourd’hui capables de générer en quelques clics le dossier de prédemande de crédit. Le logiciel va analyser ces réponses plus rapidement qu’un courtier en chair et en os. Le temps libéré du “courtier augmenté” lui permet de se concentrer sur son cœur de métier : négocier des taux les plus avantageux auprès des banques. Demain, un algorithme serait peut-être capable de le faire, mais aujourd’hui, la négociation est bien une affaire d’hommes ! 85 % des Français se disent stressés par la recherche d’un prêt immobilier, un algorithme ne remplacera pas l’expertise et la bienveillance d’une présence humaine. »

 

Michel Ivanovksy, président et cofondateur, MIPISE

« Nous assistons à un mouvement majeur de numérisation des actifs financiers rendue possible par la technologie blockchain. Dans ce contexte, les banques vont être amenées à accélérer la reconfiguration de leurs services intermédiés comme la conservation des titres, à l’image de HSBC qui prévoit la gestion de 20 milliards de dollars d’actifs sur une blockchain privée. En parallèle, cette rupture technologique, couplée à une législation favorable, va faciliter la vie des entreprises non cotées et participer à la dynamique de financement du Private Equity. Pour exemple, la dématérialisation du registre de titres avec certification sur une blockchain publique va fluidifier les transactions entre émetteurs et investisseurs et permettre la création de places de marché assurant la liquidité des titres. »

 

Lionel Aubepart, responsable Produits Paiement de proximité, Lyra

« L’un des enjeux majeurs de cette année 2020 va concerner les gestionnaires de parcs monétiques. Le GIE CB a établi une nouvelle exigence sécuritaire qui impose la migration de tous les terminaux de paiement et automates vers un nouveau certificat appelé STCA2 (basé sur du SHA2) et ce, avant la fin d’année 2020.

Afin d’effectuer cette migration, il est nécessaire de changer, entre autres, les paramètres passerelles (adresse IP et port) des TPE pour les router vers cette nouvelle entrée STCA2. Sur le terrain, il faut notamment réussir à déterminer les terminaux à jour, ceux qui ne le sont pas et ceux qui devront être remplacés, car ne supportant pas la mise à niveau cryptographique nécessaire…

Les impacts de cette mise à jour sur le parc des TPE français sont considérables, le risque majeur étant qu’au-delà du 31 décembre 2020, les terminaux non configurés ne fonctionneront plus… »

 

Cédric Teissier, cofondateur, Finexkap

« 2020 sera l’âge de maturité de l’intelligence artificielle appliquée à la finance. Initialement développées par des entreprises pour leurs propres besoins, des solutions d’intelligence artificielle sont dorénavant disponibles pour les acteurs de la finance afin qu’ils puissent utiliser des modèles agnostiques en y injectant leurs propres données et spécificités, entraînant une accélération dans la propagation de cette technologie. Et en ligne de mire, c’est vraisemblablement le sacre de l’hyperautomatisation auquel il faut s’attendre – grâce à l’apprentissage des machines (machine learning). Il y a fort à parier que de nombreux secteurs de la finance vont ainsi voir arriver des solutions automatisant de bout en bout des processus financiers complexes, jusqu’à aujourd’hui encore réservés aux opérationnels du secteur. »

 

Gilles Réant, Chief Product Officer, Lemon Way

« L'année 2020 sera sans doute dans la continuité de 2019, c'est-à-dire significativement marquée par la mise en place graduelle des nouvelles mesures conséquentes de la DSP2 & des RTS. Le calendrier d'activation de l'authentification forte lors des paiements en ligne est désormais fixé, et les jours du SMS comme moyen d'identification sont désormais comptés. On pourrait penser qu'avec la crainte grandissante qu'inspirent les GAFA, l'émergence des monnaies numériques pourrait être l'innovation de cette année. Mais c'est surtout la désintermédiation des banques qui présente selon moi le plus grand potentiel innovatif de 2020. Via les AISP, il est possible depuis plusieurs années d'agréger ses informations en provenance de plusieurs banques. Nul doute que les services à valeur ajoutée (coach bancaire, relevé enrichi) viendront rapidement compléter l'intérêt de ces services. D'un autre côté, les PISP permettront d'initier des paiements instantanés directement à partir d’un compte bancaire, sans devoir nécessairement passer par une carte bancaire, avec les frais et commissions qu'elle implique. Chez Lemon Way, nous avons hâte de pouvoir capitaliser sur les possibilités offertes par ces nouveaux services. »

 

Nans Lorenzini, responsable juridique et conformité, Limonetik

« Annonçant les prémices d’une décennie hyperconnectée et au rythme accéléré, 2020 amorcera un virage vers les data sciences. Si les dix dernières années nous ont fait connaître un changement radical tant dans le domaine des technologies que de l’usage, 2020 engagera le monde financier et plus particulièrement les banques dans le développement de programmes globaux pour stimuler la compétitivité de leurs activités. L’IA est le futur de la banque ! Elle sera la référence en matière de LCB-FT, d’automatisation de revue de documents et d’expérience utilisateur. Pour les FinTechs, PSP et autres banques, 2020 sera encore consacrée à la DSP2 et à sa mise en place. Un travail important sera réalisé pour la mise en place de l’authentification forte qui, bien que repoussée par l’EBA et la Banque de France, sera au cœur des enjeux. De fait, elle permettra d’assurer une meilleure protection du consommateur et réduira drastiquement les risques de fraude pour les marchands et les acteurs du paiement. Enfin, le 3DS v2 sera également à l’honneur ; il garantira un meilleur interfaçage et renforcera la sécurité des paiements. »

 

Julien Duméry, responsable France et Benelux, CyberSource

« L’événement réglementaire majeur aura lieu le 31 mars 2020, avec l’apparition du “soft decline”. En effet, à partir de cette date, les banques françaises seront en mesure de rejeter toute transaction en ligne si elle est jugée à risque ou si elle dépasse les 500 euros, lorsque le consommateur n’aura pas fait l’objet d’une authentification forte au préalable. Le “soft decline” aura un impact financier important sur les e-commerçants qui ne seront pas en mesure de les gérer. Il est donc nécessaire que les marchands travaillent sur l’authentification forte ainsi que la gestion de la fraude afin d’éviter de potentielles pertes de revenus à partir d’avril 2020. »

 

Chez les éditeurs et prestataires

Matthieu Ribes, associé Banque Advisory, Mazars

« Être une banque agile et visionnaire en 2020 sur les aspects technologiques, c’est capitaliser sur un trio gagnant : l’approche “customer centric”, l’analyse toujours plus fine des données pour le développement de solutions hyper personnalisées et la refonte du SI legacy, volet aussi fastidieux qu’indispensable à l’intégration des technologies sur le long terme. »

 

Jean-Cyril Schütterlé, directeur Produits, Sidetrade

« L’impact de l’entrée en vigueur du règlement eprivacy, qui devrait intervenir cette année, ne doit pas être sous-estimé. Son texte, s’il devait demeurer en l’état, exigerait en effet l’obtention du consentement explicite des destinataires des campagnes de marketing direct avant même la première communication. Appliqué à la lettre, ceci représenterait un quasi-coup d’arrêt à la prospection commerciale telle qu’elle est pratiquée aujourd’hui par toutes les entreprises. Comme tous les autres secteurs, la banque devra certainement se réinventer en se reposant par exemple davantage sur des tiers de confiance. Au-delà, il est probable que ces contraintes de plus en plus fortes sur l’amont du cycle client poussent les banques à se concentrer davantage sur leurs portefeuilles de clientèle existants. Nous allons donc assister à une accélération des investissements dans le domaine de la fidélisation, de la génération de ventes additionnelles auprès de ces portefeuilles et de la “customer advocacy”. Nous allons sans doute assister à une numérisation exponentielle de la relation client, l’exploitation de ces données par l’Intelligence Artificielle permettant un hyperciblage des messages et des offres, gage d’un toujours plus grand impact commercial. »

 

Ratiba Lafer, Product Marketing Manager EMEA, Guidewire

« 2020 marquera un tournant dans la relation entre les acteurs de l’AssurTech et les assureurs traditionnels, les deux camps ayant compris qu’une collaboration vertueuse vaut mieux qu’une compétition commerciale, puisque les premiers complètent le manque d’expertise technologique des seconds, dans une logique de symbiose. C’est le cas de Shift, fournisseur français de solutions SaaS, qui utilise l’IA pour détecter les déclarations de sinistres potentiellement frauduleuses et dont les services sont disponibles sur la plate-forme Guidewire. Face à la multitude d’acteurs existants, le nouveau défi est de savoir avec quel AssurTech s’associer. Les acteurs transverses, comme les éditeurs de logiciels, auront un rôle important à jouer, en sélectionnant avec soin les AssurTechs de leur écosystème. »

 

Bruno Laborie, Senior Director, Global Alliances

« La pression sur le respect des délais de paiement par la DGCCRF ainsi que la préparation à l’obligation progressive de la facture électronique à partir de 2023 (Article 56 de la loi de finances 2020) incitent les entreprises à réviser leurs processus et les outils de gestion de leurs factures fournisseurs. Cette numérisation des échanges va permettre de favoriser le paiement anticipé des factures et aider à la fluidification des chaînes d’approvisionnement. »

 

Juerg Hunziker, CEO, Groupe Avaloq

« Avaloq s’est positionnée depuis plusieurs années sur le cloud et la société est un fournisseur incontournable du monde de sous-traitance bancaire SaaS et BPaaS. Cette technologie va poursuivre son ascension selon les études récentes. Celle d’IDC sur les gestionnaires de patrimoine et les banques privées a montré que la migration vers le cloud est considérée par de nombreux dirigeants comme la première étape essentielle vers l’agilité opérationnelle et comme un puissant catalyseur de l’innovation. Celle-ci montre aussi comment les installations sur site sont remplacées par des installations SaaS flexibles, efficaces et sécurisées. Enfin, un nombre croissant de banques et de gestionnaires de patrimoine transfèrent leurs opérations, leurs plates-formes et des éléments clefs de leur infrastructure informatique vers des services sur le cloud. »

 

Franck Léonard, Solution Consultant Data analyste, Tibco Software

« Le volume de données devrait être multiplié par 45 entre 2020 et 2045 au niveau mondial selon les dernières études. Dans ce contexte, il est devenu impossible pour les organisations financières de recourir à des méthodes de travail traditionnelles pour différentes analyses entre autres parce que les faux positifs sont trop nombreux. Pour profiter de cette explosion des données, l’intelligence artificielle et la data visualisation vont jouer un rôle moteur dans les années à venir pour intégrer de nouveaux facteurs liés à la sécurité des données, aux calculs des risques, à la lutte contre la fraude… L’intelligence artificielle est évidemment déjà utilisée pour ces domaines, mais avec l’appui de la data visualisation, les modèles devraient devenir de plus en plus pertinents. En particulier, le machine learning devrait être particulièrement intéressant pour un secteur toujours en évolution où les modèles doivent évoluer aussi. »

 

Christophe Grangeon, DG, Usercube

« La Loi de Programmation Militaire (LPM) est un sujet 2020 pour les banques, car elle impose d’isoler les administrateurs des composants sensibles du Système d'information Vitale (SIV) sur un réseau dédié et de mettre les comptes techniques en gouvernance. Notre architecture évite de déployer un outil de gouvernance des identités et accès spécifique sur le SIV tout en étant conforme à la LPM. En effet l’agent déporté de Usercube en zone SIV gère les habilitations sensibles octroyées depuis l’IGA central tout en respectant les contraintes de ségrégation des réseaux. »

 

Wesley Brown de Colstoun, Financial Services Strategy and Innovation Advisor, Oracle France

« Les banques devraient travailler sur trois fronts en 2020. Elles doivent renforcer leur capacité d’analyse de la donnée pour mieux piloter la banque. L’analyse avancée et l’intelligence artificielle sont désormais intégrées aux outils cloud de gestion du risque, finance, RH, relation client, marketing digital. Elles devront mettre en œuvre de nouveaux centres de services partagés pour réduire les coûts en sous-traitant des fonctions qui ne confèrent plus d’avantages concurrentiels : IT, risque, finance, RH, juridique, réglementaire, conformité. Et enfin, elles devront améliorer l’expérience client pour augmenter les revenus en concentrant les ressources sur quelques domaines dans le but de devenir leaders sur son marché et dans certains cas l’acteur central d’un écosystème. »

 

Stéphane Hugot, cofondateur et associé, Mind7 Consulting

« Si je devais pointer deux enjeux, ce serait la dimension “temps” et la “collaboration”. D’abord, l’aspect temporel, avec la généralisation des paiements instantanés depuis quelques mois. L’impact de cette nouvelle façon de réaliser nos transactions est phénoménal sur les organisations, mais, aussi sur les architectures et infrastructures. Les architectures réactives vont être la clef de voûte du système d’information pour faire face aux enjeux de volumétrie qui continuera d’exploser. Ensuite, le “collaboratif”, car nos grandes banques se doivent de le consolider face aux FinTechs. Elles vont devoir proposer à leurs clients de nouvelles offres en rapport avec celles déjà adoptées par ces nouveaux acteurs, notamment par le biais de partenariats tant stratégiques que technologiques. Une nouvelle fois, les architectures réactives basées sur les microservices seront sans nul doute une réponse. »

 

Philippe Chazalon, CEO et cofondateur, UpSlide

« En 2020, la data visualisation prendra une dimension de plus en plus importante dans tous les métiers de la banque. Les solutions de business intelligence en self-service comme Power BI, l’outil de data visualisation de Microsoft, sont désormais matures. Elles permettent dès maintenant aux banques de mieux exploiter leurs immenses volumes de données et de mettre en place des solutions d’analyse de ces données très simplement. Aujourd’hui, ces nouveaux outils sont une opportunité pour les banques de gagner en efficacité sur le traitement des données, afin d’en tirer une information utile et utilisable facilement. Demain, ils permettront plus d’interactivité, de mobilité et de personnalisation dans la façon de penser le travail du banquier. L’objectif : gagner en confort de travail quotidien et en productivité. Pour autant, ce processus ne fait que commencer, et il prendra certainement plusieurs années. Nous ne sommes qu’à l’aube de la révolution de la BI en self-service ! »

 

Yann Le Bail, P-DG, BYSTAMP

« En 2020 vont émerger de nouveaux usages de reconnaissance faciale. Un cas d’usage dans la banque pourrait voir le jour avec des distributeurs de billets reconnaissant leurs clients, par comparaison entre un visage capté par une caméra et la base de données de visages détenue par la banque. Cela pose le problème de la sécurité de la base de données détenue par les serveurs de la banque et de l’absence de contrôle du client final. Afin de permettre une transaction fluide et sécurisée la biométrie n’est qu’une partie de la solution. Une meilleure piste serait de cumuler des technologies sans contact embarquées dans des objets à identifiant unique et des données biométriques embarquées sans transiter par un serveur. La technologie le permet déjà, et en ce cas, l’utilisateur final conserve la main sur ses données, c’est lui qui détient l’objet et qui décide du moment de son authentification. »

À retrouver dans la revue
Revue Banque Nº839
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