Suivant le principe de séparation des objectifs de stabilité monétaire et de stabilité financière, les banques centrales étaient, avant la crise, peu enclines à lutter contre les bulles, estimant qu’il était possible de « nettoyer les dégâts après-coup » (« clean up afterwards »). « Suite à l’éclatement de la bulle Internet, en 2001-2002, le consensus que s’étaient forgé les banquiers centraux [américains] lors de leur grand-messe annuelle à Jackson Hole consistait à laisser les effets de richesse augmenter les patrimoines financiers plutôt que d’y couper court. L’idée était que la réalité de la bulle et des risques qu’elle fait porter à l’économie ne sont jamais sûrs avant que la bulle n’éclate ! »,
Mais la crise de●2008 a montré que guérir pouvait être plus difficile et coûteux que prévenir, d’où le développement d’une pensée favorable au «● leaning against the wind ●» («●le fait d’aller à contre-courant●»), avec une politique plus réactive face au prix des actifs boursiers mais aussi face au cycle du crédit, en liaison notamment avec la hausse des prix de l’immobilier. La BCE serait de plus en plus « pro-leaning » selon l’économiste, mais pas la Fed. « Cela ne signifie rien de moins que de forger un nouveau consensus à Jackson Hole. Ce ne sera une mince affaire »,