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Prêts participatifs

Le plan de Bercy pour renforcer les fonds propres des PME et ETI après la crise

Créé le

21.10.2020

Le nouveau programme de prêts participatifs soutenu par l’État et distribués par les banques doit aider les entreprises affaiblies par la crise à financer leurs projets de transformation et d’investissement.

Dans le cadre du plan France Relance présenté le 19 octobre, le ministre de l’Économie a détaillé les caractéristiques du nouveau dispositif destiné aux PME et ETI de plus de 50 salariés, ayant un « potentiel de rebond », mais dont la structure a été affaiblie par la crise. « L’idée est de soutenir les entreprises qui ont des projets de transformation et d’investissement, afin de préparer l’avenir et de les aider à être plus fortes après la crise », précisait le 21 octobre Alain Griset, ministre délégué chargé des PME, lors d’une rencontre organisée par l’Ajpme (Association des journalistes spécialistes des PME). Ce programme de prêts dits « participatifs » s’appuie sur une garantie partielle de l’État de 2 milliards d’euros, octroyés par les banques, et refinancés par des investisseurs institutionnels. Objectif annoncé : mobiliser d'ici 2022 20 milliards d’euros de financements privés. Présentés comme des instruments de quasi-fonds propres, ces prêts seront distribués à compter du premier trimestre 2021.

Créer des actifs nouveaux

« L’idée des prêts participatifs, qui consiste à créer des actifs nouveaux permettant par un coup de baguette magique de gonfler les fonds propres des entreprises françaises, n’est pas nouvelle, rappelle Hubert de La Bruslerie, professeur à Université Paris-Dauphine. Mais la vraie garantie des crédits, ce ne sont pas tant les fonds propres que le cash-flow et la profitabilité. Considérer ces prêts à 10 ans comme des fonds propres revient à tricher avec les normes comptables et l'analyse financière. S’il faut un jour les faire acheter par des investisseurs institutionnels, il faudra qu’ils aient une certaine rentabilité. » Et de rappeler qu’avant la crise, les entreprises n’avaient pas de problèmes d’autofinancement ni d’obtention de crédits. « Les entreprises qui vont utiliser les prêts participatifs le feront moins pour investir que pour renforcer leurs fonds propres et gagner du temps. »

 

 

À retrouver dans la revue
Revue Banque Nº849
RB