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Repo tripartite

Paris fait un pas vers un marché européen du collatéral

Créé le

19.08.2011

-

Mis à jour le

29.08.2011

La crise de liquidité de 2008 a bouleversé les pratiques sur le marché interbancaire, les établissements ayant davantage recours aux transactions sécurisées et transitant par une Chambre de compensation (CCP). C’est dans cet esprit que la Place de Paris s’apprête à lancer, en novembre prochain, un service de pension livrée (repo) tripartite. Pour les trésoriers de banque, il s’agit de déposer des actifs pouvant être utilisés comme collatéral auprès d’un dépositaire (CSD) – Euroclear France, en l’occurrence – qui les gérera pour lui, se chargera de leur évaluation et des éventuels appels de marge. Un gain de temps et d’argent par rapport à une gestion de ce collatéral en interne, y compris dans les opérations de refinancement en Banque Centrale. L’idée est ensuite de faire passer par une CCP – LCH Clearnet – les transactions garanties par des actifs standardisés, afin de supprimer le risque de contrepartie. Cette étape devrait être atteinte en février prochain. Ces échanges se feraient via une plate-forme de trading garantissant l’anonymat des emprunteurs : un atout en période de défiance généralisée.

Ce service, soutenu par la Banque de France, est une réponse à l’offre de l’autre dépositaire européen, Clearstream, qui a vu son activité en ce domaine bondir de 50 % depuis la crise de 2008. Euroclear Bank, le dépositaire international (ICSD) basé à Bruxelles qui chapeaute Euroclear France, possède également ce type d’offre, mais contrairement à Clearstream, ne l’a pas déployé au niveau de ses dépositaires nationaux. Or, seuls les actifs déposés auprès de ces derniers sont éligibles dans le cadre d’opérations de refinancement de la BCE (règle de rapatriement). Il s’agit donc principalement d’étendre le service d’Euroclear Bank à Euroclear France. C’est aussi un enjeu de Place, car la règle de rapatriement doit prendre fin dans les prochaines années, ce qui, en l’état actuel des choses, viderait la France de son volume de transactions au profit de l’ICSD, située en Belgique. À terme toutefois, l’objectif est plus large : rendre interopérables les deux systèmes, Euroclear et Clearstream, pour créer un marché européen du collatéral.

À retrouver dans la revue
Revue Banque Nº739