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Panorama des principales opérations dans le monde

Créé le

18.01.2012

-

Mis à jour le

27.01.2012

La Caisse d’épargne espagnole en difficulté Caja Mediterráneo (CAM) va être rachetée pour un euro symbolique par sa compatriote Banco Sabadell. Auparavant, le Fonds de garantie des dépôts (FDG) injectera 5,25 milliards d’euros dans son capital. En outre, le FDG assumera jusqu’à 80 % des pertes potentielles pouvant survenir sur un portefeuille d’actifs toxiques prédéterminé et ce pendant une période de 10 ans. Mise sous tutelle publique depuis le 22 juillet dernier, la CAM a perdu 1,73 milliard sur les 9 premiers mois de l’année 2011 et affiche un taux de créances douteuses supérieur à 20 %. Le nouvel ensemble comptera 5 millions de clients, 2 279 agences et plus de 17 000 collaborateurs. Pour la banque catalane, l’intérêt de cette opération est double. D’une part, elle va lui permettre de se hisser à la cinquième place du secteur bancaire espagnol, avec un total de 166 milliards d’euros d’actifs, détrônant ainsi sa grande rivale Banco Popular. D’autre part, Banco Sabadell renforce sa présence dans les provinces de Murcia, de Valencia, des Baléares et d’Alicante (voir Encadré 2).

Le Crédit Agricole a annoncé la signature d’un accord relatif à la cession de sa filiale Crédit Agricole Private Equity (CAPE) à Coller Capital. Le périmètre des actifs cédés intègre les fonds LBO mid caps, mezzanines et certains fonds de capital risque. En revanche, il exclut les fonds énergies renouvelables et infrastructures. Cette cession se traduira pour la banque verte par un allègement des encours pondérés d’environ 900 millions d’euros. Il s’agit d’une décision qui intervient dans le cadre de l’optimisation de l’allocation des fonds propres et du recentrage des activités de private equity sur le capital investissement de proximité. En effet, Crédit Agricole SA continuera à soutenir le financement des PME via les structures de capital accompagnement détenues par les Caisses régionales de Crédit Agricole. Cette opération était attendue depuis plusieurs mois dans l’environnement actuel, qui conduit la plupart des grandes banques françaises et mondiales à se séparer de leur activité de capital investissement, afin de répondre aux nouvelles exigences réglementaires imposées par la réforme Bâle III [1] .

Le Credit Suisse va mettre la main sur les activités de banque privée de HSBC au Japon. La gestion de fortune de la banque britannique y représente quelque 2,7 milliards de dollars d’actifs. Les activités cédées concerneraient principalement les clients disposant d’un patrimoine supérieur à 200 millions de yens (soit 1,74 million d’euros). En revanche, la transaction n’intégrerait pas la clientèle privée faisant partie du service « HSBC Premier ». Dans l’Archipel, la banque helvétique est présente dans les activités de banque privée depuis 2009. Le Credit Suisse illustre ainsi son ambition de devenir l’un des principaux gestionnaires de fortune du pays. En nombre de millionnaires, le Japon est actuellement le plus important marché d’Asie et le deuxième marché mondial, derrière les États-Unis. De plus, cette acquisition va lui permettre d’étendre sa couverture géographique aux villes de Nagoya et d’Osaka, dans l’ouest du pays, alors qu’il n’était pour le moment présent qu’à Tokyo.

Le Crédit Mutuel Nord Europe (CMNE) va prendre le contrôle des activités de banque de détail en Belgique de l’américain Citigroup [2] . Déjà active via la banque belge BKCP acquise en 2000, la troisième plus grande fédération régionale du groupe Crédit Mutuel est sur le point de changer de dimension outre-Quiévrain. En effet, le CMNE va doubler de taille en acquérant un réseau de 198 agences et 500 000 clients. Actuellement, BKCP représente 42 succursales, 27 agents délégués et environ 130 000 clients. Par ailleurs, Citibank Belgium est plutôt tourné vers le crédit à la consommation et les particuliers, alors que la filiale belge du Crédit Mutuel propose surtout des crédits à long terme à une clientèle de professionnels et de petits entrepreneurs. Cette complémentarité devrait être à l’origine de ventes croisées importantes entre les deux entités. Enfin, cette acquisition est aussi l’illustration de la stratégie eurorégionale choisie depuis près de 10 ans par la banque mutualiste. Basée à Lille, son marché naturel est aujourd’hui plus que jamais orienté vers la Belgique.

 

1 Cf. cette chronique, Revue Banque n° 741, p. 10. 2 En 2008, le Crédit Mutuel Centre Est Europe (CMCEE) avait déjà acquis la filiale allemande de Citigroup, rebaptisée depuis Targo Bank.

À retrouver dans la revue
Revue Banque Nº745
Notes :
1 Cf. cette chronique, Revue Banque n° 741, p. 10.
2 En 2008, le Crédit Mutuel Centre Est Europe (CMCEE) avait déjà acquis la filiale allemande de Citigroup, rebaptisée depuis Targo Bank.