Square

Paiement mobile : BPCE se lance dans l'aventure avec SMoney

Créé le

19.07.2012

-

Mis à jour le

30.08.2012

Un nouveau venu se lance dans le paiement sur mobile : BPCE. Le groupe proposera à partir de septembre, SMoney, un porte-monnaie électronique sur smartphone fonctionnant aussi bien dans le monde physique que sur Internet. Ce système sera ouvert à l'ensemble des clients Banques populaires et Caisses d'Epargne, mais également à ceux d'autres banques.

Si les porte-monnaie électroniques fleurissent dans les pays en voie de développement (M-Pesa au Kenya [1] ou Orange Money), ce n’est pas encore le cas en Europe. BPCE veut pourtant s’y essayer avec Smoney. À la différence de Kwixo (lancé par le Crédit Agricole l'an dernier) ou de Buyster, ce système ne s'appuie pas directement sur la carte bancaire du porteur, mais sur un porte-monnaie distinct que le client pourra alimenter par virement via sa carte bancaire ou en recevant directement de l'argent dessus.

Contrairement aux modèles africains fonctionnant via USIM sur n’importe quel téléphone, même basique, SMoney est pensé pour les smartphones (sous iOS et Android dans un premier temps). Il se divise en deux applications : SMoney pour les particuliers, et SMoney Pro pour les professionnels (boutiques en ligne, commerces physiques, professionnels nomades…). Pour les particuliers, l’utilisation est gratuite. Il suffira de s’enrôler en entrant son numéro de téléphone et son mot de passe (à six chiffres) et de créditer son compte SMoney à l’aide d’un premier virement de son compte-courant (soit à partir du mobile connecté à Internet, soit directement sur Internet). Ensuite, l’application servira, comme Buyster et Kwixo, à payer sur Internet avec son numéro de téléphone, à échanger de l’argent entre particuliers sans passer par les espèces ou le chèque (comme Kwixo), mais également à payer des commerçants dans le monde physique, qu'ils soient nomades ou non. Pour ces derniers, l’enrôlement est également gratuit. En revanche, BPCE prendra une commission, non pas sur chaque transaction comme pour une carte bancaire ou pour le système Paypal, mais sur les sommes collectées avec SMoney durant une période donnée (tous les quinze jours ou tous les mois). Le taux de cette commission n’a pas été dévoilé.

Un lancement national en 2013

« Nous tenions à être le premier groupe bancaire à lancer un porte-monnaie électronique dont on se sert totalement sur smartphone, affirme Olivier Klein, directeur général Banque commerciale et assurance de BPCE. Nous devions faire en sorte de ne pas être suiveurs, mais si possible juste à temps, un peu en avance des concurrents. » En attendant, il va falloir patienter. Si SMoney est en préparation depuis 20 mois, il ne sera accessible dans un premier temps qu'à Toulouse, Rennes, Nantes et Bordeaux, avant d’être généralisé à partir de 2013 à l’ensemble de la France. Dans un premier temps, les clients de BPCE (Caisses d’Épargne, Banques Populaires, BRED), tant particuliers que commerçants, seront incités à télécharger et utiliser les applications. Par viralité, les clients d’autres banques pourront s’enrôler à volonté, pour encaisser un paiement, par exemple. Le transfert d'argent entre le porte-monnaie électronique et le compte principal de l'utilisateur est lui aussi gratuit, dans les deux sens. Pour le paiement et le transfert d'argent entre particuliers, les limitations de Smoney sont particulièrement hautes : 1 500 euros pour un paiement à un commerçant, 500 pour un transfert de pair à pair. Pour les clients mineurs, le groupe envisage également une déclinaison avec des plafonds réduits, et une recharge uniquement entre particuliers (le parent utilisant son application Smoney pour transférer de l'argent vers son enfant). Côté commerçants, outre l'absence d'espèce et de chèques à manipuler, le système Smoney leur permettra de mieux connaître leurs clients en mémorisant leurs coordonnées et en leur envoyant des messages publicitaires géolocalisés, pour peu que ceux-ci aient donné leur accord au moment de la souscription.

1 Voir Revue Banque n° 749, p. 64.

À retrouver dans la revue
Revue Banque Nº751
Notes :
1 Voir Revue Banque n° 749, p. 64.