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Optimiste, malgré la montée des risques

Créé le

26.01.2022

Nous avons connu une année 2021 extraordinaire à bien des égards. Bien qu’étant toujours optimistes pour les deux prochaines années, nous observons les nuages menaçants s’accumuler :

– l’inflation dépasse les 6 % en Europe et aux États-Unis, tandis que les banques centrales poursuivent leur politique d’assouplissement quantitatif ;

– le variant Omicron, une nouvelle souche plus infectieuse que les autres Covid, se propage rapidement, alors que les taux de vaccination sont encore largement insuffisants ;

– les chaînes d’approvisionnement restent encombrées, avec des délais de livraison et des coûts de transport proches de leurs niveaux records ;

– des troubles d’origine politique, climatique ou géopolitique se font plus menaçants chaque jour.

Les risques ont donc considérablement augmenté. Mais, jusqu’au dernier moment, le calendrier des récessions est toujours très difficile à prédire. Pour l’instant, un atterrissage en douceur est encore possible, bien que les chances soient faibles.

Les facteurs positifs aujourd’hui

Plusieurs facteurs jouent en notre faveur :

– l’Omicron se révèle jusqu’à présent moins létal que les variants précédents et de nouveaux vaccins sont en cours de développement ;

– les difficultés des chaînes d’approvisionnement ont atteint un pic et la situation s’améliore, bien que progressivement ;

– d’autres facteurs qui ont stimulé l’inflation, notamment les fortes hausses des prix de l’énergie et les hausses des impôts indirects, ont cessé ou sont en train de s’inverser ;

– les banques centrales devraient agir prochainement pour corriger la situation actuelle, à travers des mesures de resserrement monétaire.

Notre scénario central prévoit que la dynamique de croissance et d’inflation se poursuivra jusqu’en 2022. Nous voyons ensuite la croissance ralentir, pour revenir à sa tendance de long terme, et l’inflation reculer aux niveaux souhaités d’ici 2023, avec une hausse des taux de la Fed d’ici mi-2022 et de la Banque centrale européenne d’ici la fin de 2023.

Gare aux contraintes sur les banques centrales

Conformément à cette vision macroéconomique, les marchés actions – très chers actuellement – devraient évoluer latéralement, avec des valorisations en baisse du fait de l’augmentation rapide des bénéfices. Les taux d’intérêt à plus long terme devraient monter pendant la majeure partie de l’année à venir, à mesure que les banques centrales réduiront leurs injections de liquidités. Enfin, une production accrue de l’OPEP exercera une pression à la baisse sur les prix du pétrole.

Les risques liés à ce scénario favorable restent considérables. Si l’inflation ne refluait par comme prévu, les banques centrales seraient contraintes de resserrer vigoureusement les conditions monétaires, provoquant une réaction très négative sur les marchés financiers et très probablement une récession. À l’aube de cette nouvelle année, mieux vaut donc avoir le cœur bien accroché ! M. L.

À retrouver dans la revue
Revue Banque Nº863-864