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MREL : les chiffres de la latitude laissée au niveau national

Créé le

18.12.2019

Dans l’expectative en 2018, attendant que les régulateurs précisent leurs exigences en matière de ratio MREL, les banques européennes avaient levé moins de dettes qu’en 2017. À l’inverse, l’année 2019 a vu les volumes émis par les banques croître de 3% en moyenne par rapport à 2018, selon les chiffres de Société Générale CIB, où Eric Meunier est responsable mondial de l’Origination marchés de Capitaux de dette pour les institutions financières. Et le spécialiste de préciser que « l’adoption du paquet bancaire le 14 mai 2019 explique largement cette tendance ». Pour les années à venir, Société Générale CIB a calculé les besoins des banques pour satisfaire leur ratio MREL/TLAC : « Les 40 plus grands établissements européens auront besoin, d’ici le 1er janvier 2024 – date finale pour la mise en œuvre du MREL –, de lever 90 à 230 milliards d’euros de dette subordonnée additionnelle. La fourchette est large, car chaque autorité de résolution dispose d’un pouvoir important pour déterminer les exigences exactes et nous ne pouvons pas anticiper leurs décisions. » Au sein de l’Union bancaire, cette latitude laissée à des autorités nationales fait partie des facteurs de fragmentation. Les chiffres de Société Générale CIB donnent une idée de l’importance de la marge de manoeuvre laissée aux autorités de résolution nationales. Les précisions qui sont attendues de la part du SRB (Single Resolution Board) en 2020 sur sa politique de MREL suite à la publication du paquet bancaire devraient apporter plus de clarté aux banques.

À retrouver dans la revue
Revue Banque Nº839