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Money 20/20 Amsterdam : un salon entre ouverture et sécurité

Créé le

25.06.2018

-

Mis à jour le

23.01.2019

Pour sa première année aux Pays-Bas, la dernière édition de Money 2020 a joué résolument la carte de l’Europe. Tant le RGPD que la DSP2 sont sources d’inspiration pour les différentes sociétés présentées, avec deux tendances fortes qui se rejoignent : un écosystème de plus en plus ouvert et toujours plus d’innovations en matière de sécurité.

« En général dans le monde bancaire, nous allons vers plus de transparence et plus de collaboration en raison d’une compétition accrue et de nouvelles attentes des clients. Du coup, tout le monde veut disposer de ce qu’il se fait de meilleur sans réinventer à chaque fois sa solution, et donc est plus ouvert à de nouveaux partenariats. » C’est ainsi que David Tjellen, P-DG de Tink, un PFM (Personal Finance Manager) suédois vient d’ouvrir sa plate-forme pour connecter le plus de banques possible à son réseau et offrir une seule API pour accéder à l’ensemble de leurs données. La solution, déjà bien implantée dans les pays nordiques, devrait être disponible en Belgique d’ici la fin de l’été avec BNP Paribas Fortis et dans quatre autres grands pays européens d’ici la fin de l’année. Tink n’est pas la seule société à s’ouvrir pour conquérir de nouveaux clients. Dans le domaine des PFM, BanqBridge propose également sa plate-forme pour agréger les API des différentes banques et FinTechs en un seul endroit et en permettre l’exploitation. La société norvégienne propose également aux FinTechs de publier leurs propres applications sur sa plate-forme. Côté français, c’est Budget Insight qui propose de faire de l’agrégation de données, mais également de l’initiative de paiement. Si la société avait jusqu’ici une application grand public comme vitrine, elle développe désormais une place de marché avec Paylead pour proposer une offre complète et modulable : PFM, crédit scoring, KYC, etc.

L’ouverture comme source d’innovation

Et cette ouverture ne se limite pas à l’exploitation des données. Ce que l’Italien Auriga a fait avec les distributeurs automatiques de billet, Aevi veut le faire avec les terminaux de paiement ; la société allemande, filiale de Diebold Nixdorf, fournit une plate-forme et un système d’exploitation pour interfacer n’importe quel type de terminal de paiement dans le système d’information du commerçant. Il fournit également des solutions de gestion de flotte et personnalise les applications en fonction des marchés verticaux et des particularités locales des marchands (garagistes, professionnels de santé, coiffeurs, commerces de bouche, etc.) Enfin, avec Open Bank Project, Tesobe propose un logiciel open source de middleware pour aider les banques à exposer leurs API et les connecter à 9 000 développeurs dans le monde entier. En France, Société Générale, BNP Paribas ou Banque Postale ont utilisé ses services pour leurs hackathons, et BPCE va l’utiliser pour son portail développeur. Pour Jonathan Vaux, vice-président de Visa, « l’open banking est le catalyseur pour l’innovation sur toutes les principales places financières. Bientôt, Visa annoncera de nouvelles possibilités et nouvelles connexions à leurs produits par leurs partenaires, plutôt que de nouveaux produits eux-mêmes. »

Se spécialiser pour se démarquer

Mais cette ouverture ne doit pas faire oublier l’autre pilier fondamental de l’industrie financière : la sécurité. Et sur Money2020 entre les différentes solutions de détection de fraude basées sur l’intelligence artificielle comme Fraugster, Bleckwen, Isoft ou autre Feedzai, et les solutions utilisant de la reconnaissance biométrique, le visiteur ne savait plus où donner de la tête pour savoir qui fait quoi, et surtout comprendre les avantages et inconvénients d’une solution par rapport à ses concurrents. Certains comme l’Israélien Fincom tirent leurs épingles du jeu avec une approche différente. En se focalisant sur un point précis de la sécurité – la reconnaissance des personnes placées dans des listes blanches ou noires au sein de différentes bases de données –, la société peut se diversifier et passer de la lutte contre le blanchiment à la mise en conformité avec le RGPD. Quant à Bleckwen, sa solution de machine learning et d’analyse comportementale s’adapte à n’importe quel type de transaction et étudie l’ensemble du flux de paiement. Disponible en SAAS comme sur site, la société française a signé son premier gros contrat avec une grande banque européenne. Enfin, Onespan, l’ex-Vasco, rassemble les deux grandes tendances de Money 2020 avec une plate-forme ouverte de sécurisation des transactions commercialisée en SAAS pour s’adapter aux applications et aux outils (générateurs aléatoires de mot de passe, lecteurs d’empreinte sur le smartphone, reconnaissance vocale, etc.) de ses clients en fonction des règles que ceux-ci édictent sur la sécurité des transactions (un virement sera mieux protégé qu’une simple consultation de compte).

À retrouver dans la revue
Revue Banque Nº822