La microfinance européenne cherche toujours son modèle

À l’occasion du Forum mondial Convergences les 4 et 5 septembre 2017, le Réseau européen de la microfinance (REM) publie les derniers chiffres du secteur, basé sur l’exercice 2014-2015 [1] . L’activité continue de progresser : l’encours brut des microcrédits accordés sur le continent croît de 15 % entre 2014 et 2015 pour atteindre 2,5 milliards d’euros. C’est 50 % de plus qu’en 2012. Un peu plus de 747 000 personnes bénéficient un microcrédit pour un montant moyen de 1 571 euros, principalement octroyés à titre professionnel (lancement d’une micro-entreprise) mais également de plus en plus à titre personnel. L’enquête montre par ailleurs que les institutions de microfinance (IMF) qui distribuent ces prêts évoluent. Elles diversifient leur gamme (voir Graphique), notamment vers une offre de services non financiers (éducation financière et aide au développement de l’entreprise). Elles se digitalisent : 40 % des IMF déclarent ainsi proposer des pans de leurs services non financiers en ligne. Comme elles souhaitent toucher un nombre plus important de bénéficiaires sans compromettre leur mission sociale, l’enjeu du numérique s’avère central pour ces institutions sous pression budgétaire. Leur modèle économique reste en effet fortement dépendant des subventions publiques. Le rapport note toutefois que de nouveaux philanthropes et investisseurs à la recherche d’impact social (impact investing) s’intéressent de plus en plus au secteur. Mais pour les convaincre durablement, une professionnalisation des IMF, en particulier en termes de mesure d’impact social, sera nécessaire. S. L.