Square

Mécanisme européen de stabilité (MES) : la disposition manquante

Créé le

24.03.2011

-

Mis à jour le

30.03.2011

L’accord du 21 mars conclu au sein de l’Eurogroupe et adopté par le sommet des 24 et 25 mars confirme la « séniorité » des prêts qui seront accordés par le Mécanisme européen de stabilité (MES) aux pays européens en difficulté. Les investisseurs privés seront donc en seconde position en cas de défaut ou de restructuration.

Cette règle va sans doute être complétée car en l’état, selon Philip Hall et Adrian Parturle, de la société de gestion Axiom Alternative Investments, « elle risquerait d’entraîner de fortes tensions sur le marché des CDS. En effet, un changement dans le rang de priorité des créanciers peut, en principe, déclencher le CDS portant sur l’obligation concernée. Ainsi, en cas d’intervention du MES auprès d’un pays, les CDS liés aux papiers précédemment émis par cet État pourraient être activés. Les spéculateurs seraient donc “récompensés”. Autre inconvénient : le prix des CDS va grimper [puisque le vendeur de protection va intégrer l’augmentation de la probabilité de déclenchement du CDS] et parallèlement, le spread cash, qui mesure le risque de défaut lié à une obligation, va baisser [puisque l’appui du MES renforce la capacité de remboursement de l’État] ». Pour éviter que de telles tensions ne s’abattent sur les pays susceptibles de recourir au MES, les États vont très probablement concevoir une disposition qui complètera le texte actuel. S. G.

À retrouver dans la revue
Revue Banque Nº735