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L'actualité des M&A bancaires

Mariage paneuropéen dans la gestion d’actifs

Créé le

23.06.2015

-

Mis à jour le

29.06.2015

Après sept mois de négociations, UniCredit et Banco Santander ont décidé d’un avenir commun. La fusion de leurs activités est une réponse aux défis majeurs auxquels sont confrontés les grands gestionnaires d’actifs mondiaux.

Après avoir dévoilé, fin septembre 2014, l’ouverture de négociations exclusives, la banque espagnole Santander et son homologue italienne UniCredit ont annoncé avoir conclu un accord préliminaire sur le périmètre de rapprochement de leurs sociétés de gestion d’actifs.

En fusionnant sa filiale de gestion d’actifs avec Pioneer, Banco Santander suit la stratégie qu’elle s’était fixée il y a deux ans. À l’époque, elle avait déjà cédé 50 % de sa filiale spécialisée aux fonds d’investissement américains Warburg Pincus et General Atlantic, tout en avertissant qu’elle comptait participer activement à la consolidation à venir du secteur. C’est désormais chose faite !

Il s’agit d’un mariage entre égaux qui valorise Santander Asset Management à 2,60 milliards d’euros et Pioneer Investments à 2,75 milliards d’euros, soit une valeur globale pour la nouvelle entité d’environ 5,4 milliards d’euros (voir Encadré 1). À cet effet, les deux groupes bancaires vont créer une nouvelle structure qui prendra le nom de la filiale actuelle d’UniCredit, Pioneer Investments.

Cette holding contrôlera les activités américaines de Pioneer, ainsi que la combinaison des activités de Pioneer et de Santander AM en dehors des États-Unis. Un tiers du capital de la nouvelle entité sera contrôlé par l’espagnol, un tiers par l’italien et le tiers restant par Warburg Pincus et General Atlantic.

En revanche, la branche américaine de Pioneer Investments restera, au moins dans un premier temps, en dehors du périmètre de la fusion italo-hispanique. Elle sera détenue à 50-50 par UniCredit et les deux fonds d’investissements américains. La décision de ne pas inclure les États-Unis semble motivée par l’échec de la filiale américaine de Banco Santander aux stress-tests réalisés par la banque centrale américaine en 2014. Il y avait un risque que la Fed s’oppose au développement des activités de la banque espagnole outre-Atlantique.

Cette opération va donner naissance à un poids lourd de la gestion d’actifs doté d’un encours de près de 400 milliards d’euros pro forma au 31 décembre 2014, grâce aux 225 milliards d’euros de Pioneer Investments et aux 172 milliards d’euros de Santander AM. La nouvelle entité, qui a collecté un total de 25 milliards d’euros en 2014, se hissera parmi les principaux gestionnaires d’actifs mondiaux et dans le top 10 européen. De plus, elle sera présente dans 30 pays et bénéficiera de positions de leader en Europe et en Amérique latine (voir Encadré 2).

À retrouver dans la revue
Revue Banque Nº786