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Outil

La logique du « Risk Taking Channel »

Créé le

14.09.2011

-

Mis à jour le

27.09.2011

Quatre effets interdépendants sont à l’œuvre dans le canal de la prise de risque :

  • l’effet yield appetite : si les taux d’intérêt sont bas, et surtout si les opérateurs pensent qu’ils vont le rester assez longtemps, les investisseurs (et les banques) recherchent des actifs plus risqués pour leurs placements ;
  • l’effet concurrence : dans un contexte de liquidité abondante et de concurrence croissante, les banques sont incitées, soit à prêter de plus en plus, donc à réduire leurs marges d’intérêt, à diminuer leurs demandes de collatéraux et autres covenants, soit à racheter les actions. Mais elles iront plutôt dans la voie de crédits supplémentaires, pour des raisons, disent-elles, de clientèle, de parts de marché, de maximisation de profit sur longue période. Renvoyer des fonds propres à leurs actionnaires pourrait être interprété par les marchés comme un manque d’idées ou de goût du risque, tandis que le régulateur pourrait se montrer suspicieux, car cela réduit les garanties en cas de pertes ;
  • l’effet accoutumance au risque ​: en phase d’activité ascendante, compte tenu du fait que les sinistres ne se manifestent pas (encore), l’aversion au risque diminue ;
  • l’effet « ​financiarisation des comportements bancaires » : la phase de taux bas lie les besoins de financement de la banque à la situation des marchés. L’horizon temporel de la banque se réduit au fur et à mesure qu’elle obtient une part croissante de son funding et de ses revenus par les marchés.
D’après J.-P. Betbèze, J. Couppey-Soubeyran et D. Plihon, « Pour un changement de central banking : la nécessaire coordination de la politique monétaire et de la politique macro-prudentielle au sein de la Banque centrale », Rapport du Conseil d'analyse économique, 2011.

À retrouver dans la revue
Revue Banque Nº740
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