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Néobanque

« La licence bancaire est vitale pour notre business model »

Créé le

19.12.2017

-

Mis à jour le

22.12.2017

Le nouvel entrant venu d’Allemagne, N26, mise sur l’ouverture des ​systèmes, les partenariats et l’intelligence artificielle pour se faire une place sur le marché européen. Mais sans renier son statut de banque de plein exercice.

En quoi peut-on dire que N26 est une « open bank » ?

N26 travaille avec des partenaires sur notre plate-forme pour offrir à nos clients les meilleurs produits bancaires possibles. En cela, nous nous inscrivons dans le mouvement d’open banking. Notre objectif est d'être un guichet unique, un « hub », pour tous les besoins financiers de nos clients, grâce aux coopérations avec les FinTechs et les acteurs traditionnels les plus innovants. TransferWise a été l’un de nos premiers partenaires pour les transferts d'argent internationaux. En Allemagne, nous offrons des crédits à la consommation sur notre propre bilan mais aussi en partenariat avec auxmoney.com pour toucher un public plus large, tandis qu’en France, nous travaillons en partenariat avec Younited Credit. Nous avons également des partenariats non bancaires, par exemple avec WeWork pour permettre aux clients de notre offre premium de louer des bureaux ou des installations de vidéo-conférence. Tous ces partenaires sont intégrés dans notre plate-forme. Une chose est sûre : l’open banking n'en est qu'à ses débuts. Les acteurs traditionnels pensent encore de façon traditionnelle. Il reste une multitude de nouveaux produits, services et usages à inventer et à proposer aux clients. Un des vecteurs de différenciation dans le futur sera l'innovation et nous investissons beaucoup dans cette direction.

Vous souhaitez créer une plate-forme innovante mais vous avez choisi d’obtenir une licence bancaire traditionnelle. Pourquoi ?

Nous voulons offrir une solution complète de banque mobile, et pas simplement un moyen de paiement ou une interface de façade. Il est impossible d’atteindre cet objectif sans avoir sa propre licence bancaire. À son lancement, nous coopérions avec un partenaire bancaire qui fournissait l’infrastructure et le cadre réglementaire. Mais il était prévu que si le succès était au rendez-vous, nous demanderions une licence bancaire. Ce fut le cas et N26 a désormais sa propre licence délivrée par la BaFin. Elle est vitale dans le cadre de notre business model. C’est elle qui nous permet de maîtriser la chaîne de valeur et d’être agile, notamment d’un point de vue technologique. Nous sommes ainsi capables de développer nos propres innovations, produits et technologies beaucoup plus rapidement. Nous pouvons également plus vite mettre en œuvre les obligations réglementaires. Nous utilisons aujourd’hui les dernières technologies afin de réduire significativement nos coûts tout en étant capable de construire une infrastructure à même de soutenir notre développement international.

L’intelligence artificielle et le machine learning sont-ils des technologies à même de changer la donne pour la prochaine génération de services financiers ?

L’intelligence artificielle et le machine learning font partie de N26. Nous avons commencé avec un produit de niche, mais aujourd’hui en Allemagne, nous proposons tout ce qu’un client est en droit d’attendre d’une banque. À terme, nous souhaitons offrir ces services dans l’ensemble de nos marchés. Automatiquement, la complexité de ce que nous faisons augmente. C’est par exemple là que le machine learning joue un rôle important pour sécuriser une expérience client unique. Il nous permet, entre autres, de détecter les transactions frauduleuses en identifiant les habitudes de dépenses des clients. En utilisant le machine learning, nous avons créé notre propre modèle d’évaluation des risques pour catégoriser les transactions et déterminer lorsqu’un niveau supplémentaire de sécurité est nécessaire. Cela n’est qu’un exemple. Il y en a bien d’autres. Nous préférons juste nous en servir plutôt que d’en parler…

À retrouver dans la revue
Revue Banque Nº815