Le débat sur la séparation des activités bancaires a été lancé par la sphère politique. Un
Des avis divergents
Mais ce plaidoyer pour un Glass Steagall Act ne fait pas l’unanimité dans la communauté des analystes bancaires, car des synergies existent entre banque de détail et banque d’investissement. Elles présentent même un intérêt croissant, à écouter Cyril Meilland, responsable de l’analyse bancaire chez Cheuvreux : « A l’heure de la désintermédiation, il serait encore plus dommageable qu’auparavant de tracer une frontière entre, d’un côté, les activités commerciales et de détail et, de l’autre, la banque d’investissement. En effet, dans un univers qui sera de plus en plus désintermédié, les banques devront notamment accompagner les entreprises qui souhaitent se financer par émission obligataire ; une banque universelle est capable à la fois d’originer ces opérations et de placer les titres sur le marché, ce qui constitue un atout, aussi bien pour les banques et leurs actionnaires que pour l'économie ».
La banque de marché pénalisée
Mais si ce modèle est si efficace, alors pourquoi les cours de Bourse des banques françaises, emblématiques du modèle universel, sont-ils si désespérants en ce moment pour les actionnaires ? « Certes, les banques françaises ne sont pas correctement valorisées, poursuit Cyril Meilland, notamment en raison de la partie banque de marché qui, en dépit de certains investissements regrettables, maintient sa rentabilité depuis le début de la crise, mais pâtit des incertitudes réglementaires. Cependant, une séparation des activités ne résoudrait pas le problème de la valorisation. Dans l’éventualité d’un “
Les dangers de l’international
L’argument de Cyril Meilland est partagé par un autre analyste bancaire, Jean-Baptiste Bellon, analyste chez Trapeza Conseil, qui admet toutefois que l’effet conglomérat a pu jouer un rôle dans la déconfiture boursière des banques française, « mais de façon très marginale. Les véritables raisons sont à rechercher ailleurs, par exemple le développement international des banques françaises a sans doute été trop important. » D’ailleurs, les banques canadiennes, qui font partie des plus solides au monde, sont peu développées à l’international et elles sont universelles.