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Jusqu’où les GAFA iront-ils ?

Créé le

29.05.2018

-

Mis à jour le

06.12.2018

Jusqu’où les GAFA veulent-ils aller dans les services financiers ? Cherchent-ils un simple complément d’offres pour leurs plates-formes multiservices ? S’agit-il de récupérer des données dont l’exploitation commerciale est une source significative de revenus ? Ou, dans une stratégie de diversification, de créer un nouveau pôle d’activité, comme pourraient le laisser penser l’exemple d’Amazon, très entreprenant dans ce domaine, ou l’emprise déjà bien ancrée d’Alibaba sur le marché asiatique ?
Le dossier piloté par Séverine Leboucher montre que si ces intentions à long terme restent encore peu lisibles, face aux entreprises bancaires, les grandes manœuvres vont se jouer autour de la capacité, d'une part, à capter et traiter les données, d'autre part, à conserver la relation directe avec le client. Mais il faudra aussi compter avec un maillage réglementaire de plus en plus dense sur la protection des données personnelles et la sécurité des transactions numériques. Les banques restent vigilantes face aux avancées des GAFA dans leur périmètre, mais elles savent pouvoir compter sur de réels atouts : un patrimoine de données très riches et leur capacité à s’adapter plus aisément aux évolutions réglementaires.


Le Réseau des banques centrales et superviseurs pour le verdissement du système financier (NGSF – Network of Central Banks and Supervisors for Greening the Financial System) a été lancé officiellement par le Gouverneur François Villeroy de Galhau au « One Planet Summit » du 12 décembre 2017 à Paris. Nathalie Aufauvre, directrice générale de la stabilité financière et des opérations de la Banque de France, présente cette initiative de la Banque Centrale française, qui compte déjà plus d’une dizaine de membres : « la stabilité climatique, à savoir la prévention des risques que fait peser le changement climatique sur le système financier, est, à long terme, l’un des déterminants de la stabilité financière ».


David Leboiteux (ODDO BHF) fait un état des lieux de l’activité de correspondent banking. Celle-ci a été marquée dans les récentes années par une politique de « de-risking », « c’est-à-dire une politique volontariste de réduction ou de clôture des comptes de leurs correspondants, notamment dans les pays émergents » face à un renchérissement des coûts, aux menaces de sanctions, aux risques de réputation et au final une trop faible rentabilité face aux risques. Une évolution préoccupante pour la capacité du système financier international qui a fait réagir le FSB, le GAFI et le Comité de Bâle.


Enfin, le supplément de Revue Banque réalisé en partenariat avec l’AMAFI s’intéresse ce semestre à la transformation numérique dans la finance de marché. Les cas d’application sont multiples, en matière d’API, de Big Data, d’intelligence artificielle, d’Internet des objets ou encore de blockchain. Mais ils ne semblent pas avoir l’effet déstructurant souvent craint dans les activités de banque de détail. L’heure est plutôt aux partenariats : les établissements financiers cherchent auprès des FinTechs une agilité et une rapidité d’exécution informatique ; les FinTechs trouvent chez ces derniers un vaste terrain d’expérimentation et des données en masse à exploiter. Ces applications, entre réduction de coût de fonctionnement et développement de nouveaux services, pourraient-elles permettre aux BFI de renforcer leur rentabilité mise à mal dans le contexte post-crise ?

À retrouver dans la revue
Revue Banque Nº821