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Sanctions

L’Iran fait toujours peur aux banques

Créé le

22.02.2016

-

Mis à jour le

26.02.2016

Le dégel des relations diplomatiques et désormais commerciales avec l’Iran peine à trouver une traduction financière. Plus de sept mois après la signature de l’accord de Vienne [1] , les établissements bancaires restent très frileux. « Nous assistons à une levée très partielle et très progressive des embargos. À ce stade, pour des banques globales comme les nôtres, qu’elles soient américaines, britanniques, européennes, c’est un marché qui reste fermé », a ainsi déclaré Jean-Laurent Bonnafé début février, lors de la présentation des résultats de BNP Paribas. Des banques iraniennes ont été retirées de la liste des établissements sujets à sanction par l’Union européenne le 16 janvier dernier, mais les liens peinent à se remettre en place. « Quand les sanctions seront levées, vos partenaires bancaires vous accompagneront, mais pour l’instant elles ne le sont pas et le réseau Swift n’est pas encore rétabli. Si vous vendez des marchandises en Iran, vous êtes sûrs de ne pas pouvoir rapatrier vos finances en France », a ainsi expliqué à des trésoriers d’entreprise Thierry Brault, de la direction de la conformité du Crédit Agricole, lors des Rencontres des professionnels de la dette et du change le 11 février. Depuis, les banques iraniennes ont été reconnectées à Swift. Ce pas en avant sera-t-il suffisant pour établir la confiance ? La frilosité des banques risque d’être dure à lever tant que planera l’épée de Damoclès du snap back, ce dispositif qui restaurerait automatiquement les sanctions en cas de non-respect de l’accord par les Iraniens. « Le plus gros risque, à ce stade, me semble un changement de majorité politique côté américain », a précisé Alexandre Akhavi, président de la Commission juridique de l’AFTE, lors de la même conférence ; avant de terminer sur une touche d’optimisme : « Plus on construit de la confiance, plus on voit les effets positifs sur le terrain, plus on peut espérer que ces actes concrets pèseront dans la balance. »

 

1 Le Joint Comprehensive Plan of Action (JCPOA) du 14 juillet 2015.

À retrouver dans la revue
Revue Banque Nº794
Notes :
1 Le Joint Comprehensive Plan of Action (JCPOA) du 14 juillet 2015.
RB