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iOS ou Android, quel système pour votre tablette ?

Créé le

20.06.2012

-

Mis à jour le

18.07.2012

En attendant les futures tablettes sous Windows 8, deux systèmes dominent l’offre actuelle : l’iOS d’Apple et l’Android, sponsorisé par Google. Yann Rousse, consultant indépendant expert en écosystème numérique grand public, nous livre quelques clés pour faire un choix éclairé.

En matière de produit numérique communicant, deux colosses s’affrontent : Apple et son iOS et Google et Android. Si dans le domaine des smartphones, l'équilibre des forces en présence est en apparence établi et ne fluctue qu'en fonction des sorties de produits, il en est tout autrement en ce qui concerne les tablettes. L'iPad d'Apple, sorti il y a deux ans, a recréé une catégorie. Depuis lors, la concurrence a eu pour tâche de se positionner autour de ce mètre-étalon.

La difficulté tient au fait que les critères d'adoption du consommateur sont ceux qui ont fait le succès des smartphones : ergonomie, usages et contenus. Or la nature même d'Android, système visant à consolider la proposition de Google, contredit les velléités de différenciation des constructeurs. Il en résulte une fragmentation des systèmes et matériels en présence, provenant de couches logicielles et de composants différents, ou de l'association à des plates-formes de distribution de contenus exclusives à chaque marque. L'ergonomie, les contenus (notamment les applications) et, au final, l'expérience utilisateur varient ainsi d'un produit à l'autre. En l'état, l'industrie a été mise en échec dans ses efforts (somme toute modérés) d'unification et les tablettes basées sur Android n'ont pas su bénéficier des importantes parts de marché conquises par les smartphones utilisant le « même » système d'exploitation. Parallèlement, durant cette même période, l’iPad a continué à démontrer la cohésion de son écosystème, confirmé par le succès de l'iPhone et l'étendue de l'offre du catalogue iTunes.

Aujourd'hui, la part de marché extrêmement étroite des tablettes sous Android n'invite pas le développeur d'applications ou de services à investir et à prendre des risques sur ce segment, même si le contrôle de Google sur son système est bien moindre que celui d'Apple, et facilite ainsi une plus grande latitude créative (malware et applications suspectes y compris…).

La boucle est bouclée et Google va devoir faire des efforts supplémentaires pour unifier son système Android tout en remportant l'adhésion plus complète des constructeurs. Or la tendance ne me semble pas se prêter à l'optimisme à court et moyen terme. D'autant que la concurrence s'affûte : Microsoft, avec une interface « Metro » crédible, peut prétendre à devenir une alternative sur smartphone, tablette et ordinateur. Il leur reste bien du chemin à parcourir, car il leur faudra valider l'attractivité de leur écosystème, tant du point de vue des développeurs que des consommateurs. Et ici aussi, pour les constructeurs, la problématique reste la même : la différenciation. Pour le moment, l'amorce choisie est de créer sa propre tablette (la « Surface ») ou encore de prendre la main sur l'avenir de Nokia. Qu'en sera-t-il des autres constructeurs ? Pendant que ces géants de l'industrie du numérique tentent de s'établir en plate-forme unifiée pour accueillir votre vie numérique, Apple continue à dérouler son calendrier de consolidation, loin devant ses concurrents. Manifestement, l'approche intégrée a du bon !

À retrouver dans la revue
Revue Banque Nº750