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De l’investissement responsable à la finance à impact : comment faire bouger les lignes

Créé le

21.03.2022

Répondant à l’appétit  grandissant des épargnants pour l’investissement responsable, les acteurs institutionnels et les politiques emboîtent le pas. Encore faut-il savoir de quoi l’on parle exactement. 

Accéder et participer à des investissements responsables est d’abord un souhait grandissant des épargnants. Investir dans des valeurs financières qui créent du sens dans la durée apparaît de plus en plus être l’investissement de bon sens. S'engager en faveur d'une finance à impact, c'est la garantie pour le citoyen de faire bouger les lignes en finançant des projets à impact social et/ou environnemental tout en préservant la rentabilité de ses capitaux dès aujourd'hui et pour demain.

Ce désir d’investissement responsable est suivi, voire anticipé, par les acteurs institutionnels. Mais nous ne pouvons pas être seuls. Ce qui est déterminant, c’est que le politique s’en empare enfin. Il n’y a aucun doute que l’adoption de la loi Pacte ainsi que la récente taxonomie européenne accélèrent le mouvement. Ce qui est également structurant, c’est que les scientifiques s’en emparent à leur tour, tant pour bien comprendre la notion de l’investissement à impact que pour bien la quantifier et la mesurer.

Une mission : aller plus haut !

La finance à impact est plus que jamais une urgence, mais elle ne s’impose pas encore comme une évidence. Et pourtant, elle porte fort bien son nom ! La finance à impact génère des impacts considérables et positifs à tous niveaux : pour l’assureur et investisseur que nous sommes, les épargnants que nous servons, la performance qui nous guide, la société dans laquelle nous évoluons. Et, si être un investisseur institutionnel responsable est une exigence du monde qui change, cela permet aussi d’accélérer le changement de ce monde. Alors comment renforcer son avènement et son fonctionnement ?

Au-delà de notre responsabilité fiduciaire, nous avons conscience de l’impact de nos 21 milliards d’euros d’investissements sur la société et l’environnement. MAIF a fait le choix d’être un investisseur responsable depuis longtemps et pour longtemps. Nous sommes convaincus de longue date que l’investissement doit servir la transition. Nous nous sommes engagés dans cette voie, en allant plus vite et plus loin que ce que l’environnement législatif exige. Le chemin a été mené étape par étape, mais avec détermination et convictions.

Enjeux sociaux et environnementaux forment un tout

Bien avant de devenir entreprise à mission, nous nous sommes engagés dès les années 2000 dans une démarche responsable prenant en compte les enjeux sociaux et environnementaux, considérant qu’ils forment un tout. Nous avons exclu de nos investissements en direct et de nos fonds dédiés les entreprises du tabac, nous avons fixé une trajectoire de sortie totale du charbon, nous avons défini un objectif de part verte, nous avons lancé des fonds à impact comme MAIF Transition, qui accompagne les transitions écologique et énergétique…

En 2021, nous avons encore accéléré en élargissant notre stratégie d’exclusion aux énergies fossiles non conventionnelles et au pétrole, positionnant ainsi MAIF parmi les acteurs financiers les plus engagés dans la décarbonation de leurs portefeuilles financiers.

Aujourd’hui, les labels et pactes existent pour témoigner du respect de certains critères. Nous sommes aussi exigeants envers nous-mêmes qu’envers les entreprises et États vers lesquels nous dirigeons nos investissements, en prenant en considération leur performance extra-financière. Cette exigence implique de faire des choix et nous n’avons pas la main qui tremble quand il s’agit d’exclure les entreprises qui ne respectent les critères ESG. Nous sommes convaincus qu’il faut faire ce que l’on dit et mesurer ce que l’on fait : la labellisation sérieuse est selon nous un impératif, à l’instar de celle de FAIR.

Besoin d’une mobilisation générale

Mais le chemin est encore long. Les changements ne pourront véritablement advenir que si la mobilisation est générale et l’approche globale : la transition écologique ne doit pas être qu’une somme d’engagements individuels. Chez MAIF, nous tentons de sensibiliser, à notre niveau, notre écosystème aux enjeux qui nous sont chers. Et les initiatives ne manquent pas pour s’engager et participer à amplifier le mouvement. Ainsi, MAIF a rejoint en 2021 la Net Zero Asset Owner Alliance (NZAOA), un consortium d’investisseurs sous l’égide des Nations unies, pour contribuer à l’atteinte des objectifs fixés par l’Accord de Paris sur le climat. Et nous travaillons main dans la main avec des acteurs associatifs experts de la finance à impact tels que FAIR, pour identifier en continu les pistes d’amélioration pour contribuer avec encore plus d’efficience (voir encadré).

Être toujours plus exigeant, inciter le politique à légiférer, inviter les tiers de confiance à labelliser, informer les marchés avec vérité et transparence, oser les investissements d’avenir, savoir s’entourer des bons partenaires : ce sont pour nous les conditions sine qua non pour faire réellement bouger les lignes.

À retrouver dans la revue
Revue Banque Nº867