Square

Internationalisation du yuan : un nouveau pas franchi

Créé le

14.01.2011

-

Mis à jour le

03.02.2011

Pour la première fois, le 4 ​janvier, la Banque mondiale a émis un emprunt obligataire libellé en yuans (d’un montant de 500 ​millions). L’opération (qui équivaut à 57 ​millions d’euros ou 76 ​millions de dollars) s’est tenue sur la place de Hong-Kong. L’échéance des titres est à deux ​ans et leur rémunération s’élève à 0,95 ​ %. Selon Michel Aglietta, professeur de sciences économiques à l'Université ​Paris-X Nanterre, « le choix du yuan constitue un signal fort. Il montre que la communauté internationale souhaite développer le yuan financier (par opposition à une utilisation strictement commerciale du yuan, NDLR) ».

Jusqu’à cette émission, la Banque mondiale utilisait le dollar, l’euro, la livre ou le yen. En optant pour le yuan, elle renforce le statut de cette monnaie qui, ces dernières années, a commencé à devenir une devise de référence à l’échelle internationale. « Cette émission améliore la taille et la profondeur du marché du yuan, poursuit l’économiste. Elle peut attirer les investisseurs internationaux, et notamment les institutionnels tels que les fonds de pensions. Ces derniers doivent obéir à des contraintes qui leur imposent de détenir des titres de qualité. Mais ils veulent aussi diversifier leurs portefeuilles d’actifs. Ces deux impératifs peuvent être satisfaits par les obligations émises par la Banque mondiale le 4 ​janvier dernier.· »

Hong-Kong constitue une sorte de « ​marché pilote ​» sur lequel la Chine commence à assouplir les conditions d’échange de sa monnaie (qui n’est pas convertible). Cette place financière a déjà vu deux premières émissions privées fin 2010 : celle de Caterpillar en novembre et celle de McDonald’s en septembre (d’après Bloomberg). « Les émissions privées pourraient se multiplier, encouragées par l’initiative de la Banque mondiale », commente Michel Aglietta.

 

À retrouver dans la revue
Revue Banque Nº733