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Gestion d’actifs

L’industrie soulagée par les recommandations du FSB

Créé le

13.02.2017

-

Mis à jour le

28.02.2017

Ouf ! Le modèle de la gestion d’actifs a été compris par le FSB. Dès les premières pages de son rapport publié le 12 janvier 2017, le Board précise que « les gérants d’actifs et leurs fonds posent des questions structurelles très différentes de celles des banques et des compagnies d’assurance ». La société de gestion endosse un rôle d’agent, c’est-à-dire d’intermédiaire, le risque étant pris par les clients des fonds.

Cette analyse du FSB est d’autant plus précieuse pour l’industrie de la gestion que l’EBA, dans le cadre de travaux moins avancés, ne semble pas avoir la même vision. En effet, une consultation de l’Autorité bancaire s’est achevée le 2 février, sur un régime prudentiel spécifique pour les entreprises d’investissement. « Les sociétés de gestion font partie des acteurs concernés mais l’EBA ne fait malheureusement pas la différence entre les acteurs qui travaillent sur leur bilan et ceux qui sont agents », déplore Frédéric Bompaire, responsable des Affaires publiques chez Amundi qui ajoute que l’EBA devrait attendre de voir aboutir les travaux du FSB qui sont très avancés, la prochaine étape étant la rédaction par IOSCO de recommandations destinées à se transformer en régulations.

Sur les quatorze recommandations du FSB, neuf concernent le risque de liquidité, risque dont l’industrie est tout à fait consciente. La plupart des solutions sont bien accueillies.

Par exemple, la quatrième recommandation évoque les outils de gestion de la liquidité. En France, la loi Sapin a déjà introduit la possibilité d’utiliser des gates. « La discussion est encore ouverte avec l’AMF sur la façon de mettre en œuvre cet outil », précise Frédéric Bompaire.

Toutefois, certaines recommandations inquiètent, comme la 9e qui consiste à mettre en place des stress-tests au niveau du système financier. L’idée de ces stress-tests ne réjouit guère Frédéric Bompaire : « En matière de gestion d’actifs et de marchés financiers, il est très complexe de réaliser un stress test uniforme en raison de la diversité des situations et des liens forts entre actif et passif. En revanche il me semble utile d’examiner le niveau de levier des fonds et de nos clients car ceux qui ont du levier peuvent souhaiter sortir du fonds à tout prix. » Le levier constitue bien sûr une préoccupation importante pour le FSB qui y consacre plusieurs recommandations. Les sociétés de gestion vont donc travailler sur la mesure du levier des fonds « avec la notion d’exposition nette au marché, que nous pratiquons depuis longtemps pour les OPCVM plutôt que celle d’endettement », précise Frédéric Bompaire.

Les annexes sont également intéressantes. Ici, pas de recommandations mais des remarques sur les risques encourus par certains fonds de pension à prestation définie, la puissance des fonds souverains et le risque de liquidité pour les ETF.

Le FSB mène également une réflexion spécifique sur les géants de l’Asset management : les NBNI G-Sifis pour Non-Banks Non-Insurance Global Systemically Important Financial Institutions. À suivre… S. G.

À retrouver dans la revue
Revue Banque Nº806