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Focus

Grand écart entre une bonne notation et un désamour boursier

Créé le

24.01.2019

-

Mis à jour le

30.01.2019

Avec un ratio price to book qui s’établissait à 0,44 au 4 janvier 2019, les banques françaises font bien pâle figure en Bourse. Seules les banques italiennes, grecques et allemandes font pire. Et pourtant, le regard que porte S&P Global Ratings sur les banques françaises est favorable : « Notre vision crédit des banques est nettement plus favorable que la vision qu’ont les marchés equity ; cet écart existe depuis quelques années. De notre point de vue, les résultats des banques répondent à nos attentes ; elles sont moins rentables mais universelles, avec des bilans plus solides donc notre appréciation est favorable et les banques françaises sont bien notées. »

Mais les spécificités des banques françaises peuvent également expliquer leur mauvais parcours boursier, selon Pierre Gautier, responsable analytique Europe de l’Ouest chez S&P Global Ratings : « Le modèle de banque universelle n’est pas simple à appréhender (ce qui peut également causer des difficultés à d’autres banques, comme les banques suisses qui font aussi de la gestion d’actifs). La valorisation est plus difficile à réaliser pour les investisseurs en actions. Par ailleurs, l’exposition des banques françaises à l’Italie a pu jouer de façon négative sur leurs cours de bourse. Enfin, la structure mutualiste de plusieurs banques françaises pose certaines difficultés aux investisseurs en actions : Natixis est coté, mais pas BPCE, donc comment valoriser Natixis ? Comment valoriser les synergies de Natixis avec le groupe ? Nous observons un désamour boursier pour les banques européennes [qui sont devenues plus sûres mais moins rentables, ndlr] et notamment françaises, mais nous ne voyons pas cela comme une faiblesse. Notre analyse est différente. »

À retrouver dans la revue
Revue Banque Nº829