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G20 Finance : conférence de l’IIF et négociations officielles

Créé le

22.02.2011

-

Mis à jour le

01.03.2011

Jacques de Larosière, conseiller auprès du président de BNP Paribas, s’est exprimé lors d’une conférence organisée, en marge des négociations, par l’IIF (Institute of International Finance) ​:

  1. Sur la nécessité d'un processus plus contraignant ​: « Pour que les ambitions du G20 aboutissent réellement en matière de surveillance multilatérale, l’adoption d’un traité me semble indispensable. En effet, avec un tel traité, des sanctions seraient applicables en cas de non-respect des engagements pris. »
  2. Sur le ​FMI : « La structure légale du FMI ne reflète pas encore correctement le monde actuel. Elle ne tient pas suffisamment compte du pouvoir économique des pays émergents comme la Chine. ​Doit-elle devenir un reflet fidèle du monde ? Je ne pense pas qu’il existe une réponse unanime à cette question, mais il me semble que le FMI doit progressivement devenir un reflet plus ressemblant. »
  3. Sur les ratios de liquidité de Bâle ​III : « Les ratios de liquidité tels qu'ils sont envisagés par Bâle 3 ne prennent pas suffisamment en compte leurs effets sur le financement de l'économie réelle. Le risque est de raccourcir exagérément l'horizon des prêts sans prêter assez d'attention à la qualité des risques et à celle des modèles bancaires. La période d'examen qui est ouverte doit être mise à profit pour évaluer de manière très concrète (notamment pour l'Europe dont le financement de l'économie dépend pour les 3/4 des banques) l'impact possible des mesures envisagées. »
Les négociations des 18 et 19 février quant à elles ont été marquées par l’intransigeance de la  Chine qui a refusé l’inclusion des réserves de change dans la liste des indicateurs de déséquilibres économiques. Cette attitude, ​stigmatisée au lendemain du G20 par nombre d’observateurs occidentaux, n’est-elle pas en réalité légitime ? Et l’attitude la plus égocentrée n’est-elle pas celle des États-Unis ? C’est le point de vue de Maurice de Boisséson, directeur de la Recherche chez Octo Finances : «  L’importance des réserves de change de la Chine est largement due à son activité exportatrice. Or, la politique d’assouplissement monétaire des États-Unis contribue massivement à maintenir le niveau élevé des exportations chinoises. En effet, les billets verts fabriqués par la Fed sont en grande partie utilisés pour acheter des biens fabriqués en Chine. L’autre levier qui permettrait de réduire l’intensité des exportations chinoises est l’augmentation du niveau du yuan. La ​Chine a intérêt, pour maintenir le pouvoir d’achat des Chinois qui ne vivent pas de l’export, à réévaluer sa monnaie car l’inflation est forte actuellement dans l’Empire du Milieu. Elle va le faire mais veut agir à son rythme, en tenant compte des impacts sur sa population, et non pas sous la pression d’un indicateur. La Chine veille donc à ses intérêts, sans pour autant constituer la puissance la plus égoïste ou la plus déstabilisatrice » .

À retrouver dans la revue
Revue Banque Nº734