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Notation

La France dégradée… et alors ?

Créé le

21.11.2013

-

Mis à jour le

26.11.2013

Les dégradations de notes souveraines sont devenues des non-événements, dès lors que le pays ne menace pas de passer en catégorie spéculative. La France se trouve dans ce cas de figure peu alarmant, Standard and Poors ayant dégradé sa note de AA+ à AA le 8 novembre, avec une perspective stable. Selon Gilles Moec (Deutsche Bank), l'impact de cette dégradation est faible, pour des raisons arithmétiques : « Les pays notés AAA sont de moins en moins nombreux. En Europe, il s'agit de l'Allemagne, des Pays-bas et de la Finlande qui sont de petits émetteurs ; étant donné que les grands marchés américains et britanniques ont perdu ce label, la liquidité (qui est très importante) doit continuer de s'investir, notamment sur le marché obligataire français. »

Les titres émis par l'Hexagone présentant certains atouts, Christian Parisot (Aurel BCG) « n'imagine guère les investisseurs se détourner de la dette française au profit des papiers espagnols ou italiens, qui sont plus risqués ; quant au Bund allemand, il est moins liquide et offre un rendement inférieur à celui des OAT [1] ».

Ainsi, le taux à 10 ans français n'a guère évolué à la suite de l'annonce de S&P. La France est donc peu encouragée à se réformer. Selon Gilles Moec, « Bercy et le Trésor ont bien conscience de la fragilité du paradoxe français. La bienveillance des investisseurs s'expliquant largement par l'abondance de liquidités dans le marché, elle prendra probablement fin avec le tapering de la Fed qui pourrait intervenir au premier trimestre 2014. » La fête touche à sa fin. S. G.

1 Obligations assimilables du Trésor.

À retrouver dans la revue
Revue Banque Nº766
Notes :
1 Obligations assimilables du Trésor.
RB