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Financement des entreprises : le code a changé

Créé le

22.11.2012

-

Mis à jour le

28.11.2012

« Nous avons besoin de banques qui soient au service des entreprises » a rappelé le président de la République lors de sa première conférence de presse, le 13 novembre dernier. Les banques entendent bien cet appel, mais elles doivent composer avec les contraintes réglementaires issues de Bâle III (contrairement à leurs homologues américaines, lire le Mois en actus, p. 12), ce qui modifie en profondeur leur façon d’intervenir. C'est ce nouveau rôle qu'étudie le dossier de Revue Banque. Pour Emmanuel Léchère (bFinance), c’est la fin du schéma classique d’un crédit bancaire bon marché subventionné par d’autres services, voire, parfois, la fin du crédit tout court au profit des financements de marché. Les banques définissent ainsi de nouvelles offres, que détaille Pierre Palmieri (Société Générale), entre prêts « bridges », accompagnement sur le marché obligataire et cession de prêts à des investisseurs, selon le modèle « originate to distribute », que soutient le tout récent Observatoire des fonds de prêts à l’économie présenté par l'un de ses fondateurs, Pierre Henri Cassou.

De son côté, le président de la FFSA, Bernard Spitz, s’exprime dans une interview sur le rôle des assureurs comme apporteurs de capitaux à long terme à l’économie et aux entreprises, notamment dans le modèle « originate to distribute », qui consiste à racheter des prêts auprès des banques, directement ou via des fonds ad hoc. Les assureurs seront « amenés à se substituer aux banques pour porter le risque dans la durée […]. C’est l’assurance vie qui permet aux assureurs de jouer leur rôle d’investisseurs de long-terme. […] Il est donc légitime de suivre avec attention l’évolution de la collecte nette de l’assurance vie, entrée dans une phase d’incertitude depuis le début de l’année. […] À court terme, il serait suicidaire de déstabiliser l’assurance vie ».

Le supplément de Revue Banque, réalisé en partenariat avec l’AMAFI, complète ce panorama en étudiant plus largement le développement des financements de marché et les moyens à mettre en œuvre pour drainer l’épargne, fort heureusement abondante, des Français, et pour en organiser une affectation productive, pour reprendre un terme en vogue.

Entre autres contributions, Philippe Tibi (AMAFI) et Christian Dargnat (EFAMA) proposent la création d’un fonds de financement de l’économie française, sur le modèle du Fonds de réserve pour les retraites (FFR) ; Karine Berger (Assemblée nationale) explique les objectifs du rapport sur la réforme de l’épargne financière, qui lui a été confié par Bercy avec le député Dominique Lefèvre. Jean Eyraud (AF2I) souligne pour sa part la nécessité de redonner aux Français le goût de l’épargne longue, tandis que Benoît Hubaud (Société Générale CIB) s’intéresse à la relance de la titrisation. Alain Philbert et Fabrice Pedro-Rousselin (GIAC) présentent les emprunts obligataires groupés, Hervé Labbé (AFTE) détaille les besoins des entreprises entre émissions publiques et placements privés. Louis Godron (AFIC) milite quant à lui pour accroître la capacité d’intervention du capital-investissement…

À retrouver dans la revue
Revue Banque Nº754