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Libor et Euribor

Le feuilleton du scandale des indices

Créé le

18.12.2012

-

Mis à jour le

21.12.2012

Depuis l’amende infligée en juin à Barclays, chaque semaine ou presque connaît son rebondissement dans l’affaire du Libor et autres benchmarks des taux interbancaires. Les chiffres se succèdent pour évaluer ce que les banques incriminées seraient prêtes à verser pour mettre fin aux poursuites : après les 453 millions de dollars de Barclays, on parlerait de quelque 560 millions pour Royal Bank of Scotland et jusqu’à 1,54 milliard pour UBS.

Côté régulateurs, on s’active : le superviseur britannique a publié ses pistes de réforme de l’indice qui passe sous sa supervision et non plus celle de l’Association des banques britanniques. Obtenir de lui un statut d’« Approved Person » va devenir nécessaire pour tout banquier travaillant au calcul et à la soumission des informations utiles à la fixation du benchmark. Les règles de gouvernance et de contrôle interne sont également renforcées à l’intérieur des établissements. Enfin, la FSA pose la question de l’augmentation de la taille du panel, qui devrait compter au moins 20 membres. Elle souligne cependant que la quantité ne doit pas être imposée au détriment de la qualité : « Seuls les acteurs participant au marché peuvent donner un avis informé sur les coûts d’emprunt. Et seuls certains d’entre eux ont une expertise suffisante ou appropriée pour soumettre des informations crédibles. » Le superviseur travaille donc à l’élaboration de critères objectifs pour juger de l’éligibilité d’une banque au panel.

En matière de crise des indices, le front n’est pas uniquement britannique. Pour l’instant relativement protégé, à la fois par son mode de calcul et son panel plus large, l’Euribor – cousin d’Europe continentale de l’indice londonien – s’apprêterait à faire l’objet d’une accusation de la part de la Commission européenne, selon le Wall Street Journal. L’instance bruxelloise travaille par ailleurs elle aussi à une réforme des indices, à travers le renforcement des sanctions dans le cadre de la révision de la directive Abus de marché qui devrait être votée en 2013.

À retrouver dans la revue
Revue Banque Nº755