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L’épopée IFRS

Créé le

23.04.2014

-

Mis à jour le

30.06.2014

Les débats sur l’Union bancaire, les réglementations issues de la crise, ont occulté une autre bataille qui dure depuis plus de 10 ans, celle des IFRS. Ces dernières sont entrées en vigueur en 2005 et ont été l’occasion de très nombreuses passes d’arme entre banquiers et normalisateurs, notamment sur l’introduction de la comptabilité en juste valeur, mais la ligne de front a bougé : après force énervements, consultations et négociations, les banques sont parvenues à un compromis acceptable sur l’application de ces normes, tout en continuant à discuter sur des aspects techniques liés, par exemple, à la norme IFRS 9 instruments financiers.  En revanche, la bataille fait rage sur l’application des IFRS aux PME, avec des échanges virulents nourris de toutes sortes de noms d’oiseaux ! L’Union européenne essaie, de son côté, de se réapproprier des normes dont la conception a été confiée à l’origine à l’IASB, un organisme « indépendant » mais que certains estiment gagnés à l’influence américaine. Précisément, la question de la convergence avec les normes US GAAP pour créer un référentiel comptable mondial est toujours sur la table, avec quelques résultats mais encore beaucoup d’embûches... Le dossier de Revue Banque fait le point.

 

Le post-marché ne devrait pas non plus connaître une année de tout repos. Comme le souligne Marcel Roncin, Président de l’AFTI, ce secteur est « en mutation permanente. Bon nombre de régulations en voie d’application,  comme diverses initiatives du marché, réservent encore bien des changements ». Citons, en se limitant aux plus importantes (et à leurs acronymes pour ne pas décourager les lecteurs tout en marquent les esprits !) : Bâle III – T2S – CSDR – TTF– LEI – FATCA – EMIR – Révision MIF – SLL – T+2 – Harmonisation des OST – UCITS V – AIFM– SFT... Comment le secteur va-t-il pouvoir résister à cette déferlante ?

 

Le financement de l’économie reste une préoccupation à tous niveaux : Hubert de Vauplane (Kramer ​Levin Naftalis & Frankel) se penche sur l’avenir de la place financière de Paris, « enjeu stratégique pour le financement de notre économie » et appelle à la lucidité  et au réalisme : si certains combats sont d’ores et déjà perdus au plan mondial (celui des infrastructures de marché sur les produits dérivés, par exemple), la Place de Paris doit s’affirmer comme le leader de la zone euro, avec le soutien actif indispensable des Pouvoirs Publics, bien sûr, mais aussi et surtout des acteurs privés.

Arnaud Pince et Olivier Hubert (De Pardieu Brocas Maffei) montrent le consensus qui se fait jour entre la BCE, la Commission européenne ainsi que la Banque de France pour relancer la titrisation, qui a certes joué un rôle d’amplificateur dans la crise financière, mais reste nécessaire pour le financement des entreprises. Il faudra cependant redéfinir un cadre réglementaire ad hoc pour éviter les dérives passées.

Christian de Boissieu (Labex Réfi), quant à lui, s’intéresse à l’assurance vie et plus généralement à l’épargne toujours forte des Français et au rôle qu’elle pourrait jouer – mais ne joue pas − dans le financement de l’économie. Comment réorienter ces flux ?

 

Enfin, mobilisation d’un autre genre, mais mobilisation aussi, pour l’éducation financière et l’inclusion financière, l’une conduisant à l’autre comme l’a souligné Abdou Diouf (Organisation internationale de la Francophonie) lors du récent colloque de l’Union bancaire francophone consacrée à ces sujets. « Je pense que les pays développés ne sont pas nécessairement dans une situation plus favorable que les pays en développement », a-t-il souligné. Progresser dans ces domaines sera, comme toujours, l’affaire de tous : banques et ONG notamment, devront apprendre à travailler en confiance.

À retrouver dans la revue
Revue Banque Nº772