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Interview

« Entrer dans le cloud exige de tenir compte des obligations réglementaires et de la sécurité en général »

Créé le

15.02.2011

-

Mis à jour le

16.06.2017

À l’occasion d’une rencontre entre HP et ses clients européens à Francfort, début février, le responsable technique de la division en charges des offres pour la finance et le secteur bancaire du groupe nous livre son opinion sur les défis technologiques que devront relever les banques en 2011.

Quels sont les principaux défis techniques que doit relever le secteur bancaire ?

Ils sont au nombre de trois. L’un des défis est constitué par le volume total des données à gérer, en particulier avec l’arrivée de nouvelles réglementations, pour plus de transparence bancaire. Le deuxième gros challenge, qui existe depuis un certain nombre d’années, est d’avoir une vue globale sur leurs clients, à travers l’ensemble de leurs canaux de distribution. C’est particulièrement vrai pour les banques de détail qui doivent apporter des services cohérents à leurs clients, quel que soit le point de contact choisi.  Le troisième point auquel les banques doivent s’atteler est la gestion de l’historique informatique et de leurs vieux parcs informatiques. Pour rester compétitifs, il faut les remplacer, ce qui peut être à la fois risqué et coûteux.

Quelles sont les solutions qu’HP propose aux banques pour les aider à relever ces différents défis ?

Pour la gestion de données, nous avons des outils d’automatisation et des bonnes pratiques pour permettre à nos clients de mieux connaître les données qu’ils ont en stock et les optimiser. Pour la transition des systèmes d’information, nous avons aidé plusieurs banques à travers le monde à migrer leurs services informatiques cruciaux vers des systèmes plus modernes. La connaissance des clients est le domaine d’expertise de nos services de Business Intelligence.

HP, comme les autres acteurs de l’informatique, parle beaucoup de cloud computing. Pourtant, même si les banques semblent intéressées dans ce domaine, on note une certaine réticence pour le cloud, en particulier le cloud public. Selon vous, les banques devraient-​elles avoir peur du cloud ou non ?

C’est une nouvelle technologie. Les banques doivent toujours agir prudemment, quoiqu’elles fassent. C’est également vrai lorsqu’elles essayent une nouvelle technologie. Pour le cloud, elles doivent se demander où est leur business, et se laisser guider par ce qu’elles comptent faire dans ce périmètre. Certaines banques adoptent le cloud maintenant parce que cela leur donne un avantage compétitif : elles veulent être capables de réagir beaucoup plus vite et de sortir de nouveaux produits plus rapidement. Le changement est dans leur ADN, donc elles peuvent adopter le cloud. D’autres banques n’ont pas de tels besoins, donc il n’y a pas de raison d’y aller. Entrer dans le cloud exige de tenir compte des obligations réglementaires, des restrictions sur l’endroit où peuvent être rangées les données (notamment en cas de services de clouds transfrontaliers, NDLR) et de la sécurité en général. Si vous vous intéressez au cloud, vous devez vraiment en parler au responsable de la sécurité informatique, au responsable de risques, pour étudier tous les problèmes liés à la migration des données dans le cloud.

Comme exemple de cloud, vous citez l’exemple du HP Banking Service Center en Suisse. Y a-t-il un équivalent français ?

Non, pas encore.

Pourquoi ? Il n’y a pas de demande de la part des clients français ?

Le Banking Service Center a été établi comme un véritable partenariat avec les banques suisses. C'est un centre dédié en Suisse qui répond aux besoins de 45 banques dans une seule instance, et qui fournit tous les services bancaires courants. Il dispose également d’un outil de personnalisation qui permet à chacune de ces banques de créer ses propres produits distincts de ceux de ses concurrents, tout en partageant une infrastructure commune. Il gère toutes les connexions en provenance des différents canaux (DAB, agences, bureaux, etc.) Il assure tous les types de transactions bancaires : banque de détail, banque privée, opérations boursières, etc. Pour que son équivalent s’installe en France, il faudrait un partenariat fort entre HP et les différents acteurs locaux.

À retrouver dans la revue
Revue Banque Nº734