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Émissions d’entreprises : un succès à toute épreuve ?

Créé le

14.12.2012

-

Mis à jour le

21.12.2012

Les défaillances d'entreprises pourraient augmenter en 2013. selon Maurice de Boisséson, directeur de la recherche chez Octo Finances, « les difficultés économiques vont s'aggraver en France et il faut s'attendre à des défauts sur la dette contractée par les entreprises ». À l'échelle européenne, Standard & Poors fait un pronostic semblable : le taux de défaut devrait augmenter légèrement fin 2013.

Les firmes les plus menacées sont les plus endettées, et donc souvent les entreprises sous LBO qui émettent des obligations de la catégorie «  High Yield [1] ». Or ce marché du High Yield se développe très vite ; en effet, les banques ayant perdu l'appétit pour la dette LBO, elles orientent les entreprises vers l'alternative que constitue l'émission obligataire.

Les sombres perspectives qui pèsent sur la santé des entreprises en 2013 mettent-elles en danger le marché de l'obligataire corporate ? Pas vraiment, à écouter Maurice de Boisséson : « La quantité d'argent à placer est tellement importante, que les investisseurs continueront d'acheter des obligations d'entreprises. »

Pour autant, l'obligataire crédit ne se développe pas sous un ciel totalement limpide. Les nuages s'amoncellent, à mesure que grossit la bulle sur l'obligataire souverain [2] . L'ensemble des taux étant liés – le souverain donne le « la » –, la bulle actuelle sur les souverains en entraîne une, par effet de contagion, sur les obligations d'entreprises. Quand la bulle sur les papiers souverains éclatera, les émissions d'entreprises subiront des dommages collatéraux.

1 En français, haut rendement. 2 La ruée sur les papiers d’État est sans fondement économique. Elle s’explique uniquement par le renchérissement de la valeur de ces titres, qui n’augmente elle-même qu’en raison d’une demande accrue. La conséquence sur les taux est que leur niveau est anormalement bas.

À retrouver dans la revue
Revue Banque Nº755
Notes :
1 En français, haut rendement.
2 La ruée sur les papiers d’État est sans fondement économique. Elle s’explique uniquement par le renchérissement de la valeur de ces titres, qui n’augmente