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L’économie autrement

Créé le

25.09.2014

-

Mis à jour le

09.07.2015

Ces dernières années ont vu le développement de l’économie du partage ​(sharing economy, dans sa version anglo-saxonne). Difficile d’en donner une définition et un périmètre précis : ce concept recouvre un ensemble de services ou d’activités partagés entre les utilisateurs, mis en relation grâce aux progrès technologiques ouverts par Internet. Comment l’industrie financière est-elle touchée par ce phénomène ? De multiples façons, comme le montre le dossier de Revue Banque réalisé ce mois-ci par Annick Masounave.

L’économie du partage a d’abord fait tomber certaines barrières : c’est le cas dans le secteur des moyens de paiement, dont les banques avaient le monopole.  Une même tendance s’amorce dans le crédit avec l’apparition des plates-formes de peer-to-peer lending.

Concurrente de certaines activités financières, la sharing economy se positionne aussi comme son complément : ainsi, le crowdfunding pourrait être le chaînon manquant dans les financements des PME et ETI, et réconcilier les Français avec leurs entreprises.

Enfin se pose avec force la question de la régulation de ces activités nouvelles : une équation délicate, car le régulateur doit évoluer au rythme très rapide du développement de ces nouveaux usages et de ces nouveaux acteurs,  tout en assurant une protection raisonnable des consommateurs, en encourageant une saine concurrence, et sans faire obstacle à l’innovation !

Où en sont les relations banque-entreprise ? Dominique Expert et François d’Alverny, trésoriers d’entreprise et membres de l’AFTE, confirment la désintermédiation des financements qui touchent aujourd’hui aussi les ETI, voire même les PME ; ils constatent également les effets de la digitalisation, mais s’inquiètent de la sécurisation des transactions ; enfin, ils déplorent les contraintes imposées par une réglementation toujours plus dense. Mais ils se veulent au final rassurants : « Nous avons toujours besoin de nos banquiers...mais différemment. »

James Bond peut aller se rhabiller : photographier ses justificatifs et les stocker dans son coffre-fort numérique grâce à ses lunettes ou encore consulter son compte bancaire, tels sont les services déjà proposés par certaines banques à leurs clients. Comme le montre Yves Moysan (CSA), nous entrons dans l’ère des objets connectés et communiquants :  ils seront 26 milliards en 2020, selon le Gartner Group, 30 fois plus qu’en 2009. Les banques voient arriver cette déferlante avec intérêt et prudence : « les objets connectés n’auront de valeur que s’ils ont une réelle utilité. Il faudra donc valider l’usage avant la technologie » et sans rien concéder en matière de sécurité. Une histoire à suivre.

Selon un rituel marketing parfaitement orchestré, Apple a lancé le 9 septembre dernier l’iphone 6 équipé d’une fonction de paiement. « La question n’était pas de savoir si Apple allait se lancer [dans les paiements], mais quand et comment », rappelle Stéphanie Chaptal dans le cahier Nouvelles Technologies. Elle y détaille les caractéristiques de cette nouvelle fonction et précise les conditions de son déploiement en France. La locomotive Apple pourra-t-elle entraîner le développement du paiement pour les autres téléphones NFC ? À suivre…

À retrouver dans la revue
Revue Banque Nº776